Colloque en ligne | La Belle Époque a-t-elle été virale ?

[via le site du projet Numapresse]

La Belle Époque a-t-elle été virale ? Circulation, diffusion, reproduction des images et des textes dans les périodiques au tournant du siècle (1870-1930)

Programme

Colloque en visioconférence ouvert à tous – 25 juin 2020
Accessible via le lien ci-dessous :

http://meet.google.com/sds-drdc-adq

La fin du XIXe siècle peut être considérée comme l’achèvement d’un ensemble de processus de systématisation et de rationalisation des techniques de production et de diffusion de l’imprimé : au niveau technique, la mise au point des procédés de reproduction photomécanique rendant possible la reproduction à faible coût et sans perte d’information des images et des textes ; au niveau rhétorique, le journalisme valorise des formes simples, directes, qui augmentent l’efficacité communicationnelle.

Ces processus donnent naissance à des pratiques de réappropriation et de rediffusion des images et des textes à une échelle massive à travers la presse. On retrouve les mêmes récits, les mêmes illustrations, dispersées dans des périodiques et des ouvrages différents, par un phénomène de dissémination qui semble adopter les mécanismes de la contagion. Pour parler de ces phénomènes, certains chercheurs ont alors délibérément choisi de transposer le terme de viralité sur des objets culturels anciens ; c’est par exemple le cas du projet « Viral Texts » de Ryan Cordell qui propose de s’intéresser au phénomène de la « viralité » dans la presse du XIXe siècle en repérant de manière automatisée toutes les reproductions textuelles d’une certaine ampleur dans les journaux américains. Cette notion de viralité est liée à notre culture numérique contemporaine : elle désigne la diffusion d’images et de textes dans les réseaux sociaux (en particulier dans les médias non conventionnels comme facebook ou twitter), impliquant une forme de circulation épidémique : l’information serait comme un virus qui se propage de proche en proche, avec des foyers de contamination, sans aucune stratégie globale de communication puisque ce sont les usagers mêmes des réseaux qui choisissent ou non la diffusion.

Le terme est fort, mais ne tend-il pas à effacer les particularités des différentes formes de reproduction, de réappropriation, de variation sérielle autour de quelques modèles qu’on retrouve à une échelle globale dans les médias depuis le XIXe siècle ? La question que souhaite soulever ce colloque est celle de la pertinence de l’application de la notion de viralité à la culture (et plus particulièrement la culture de la presse) au tournant des XIXe et XXe siècles.

Informations complémentaires

Contact : Julien Schuh – jschuh@parisnanterre.fr