Comment une vie humaine reprend-elle après des massacres inhumains ?
Que reste-t-il après la violence extrême ? Comment la vie continue-t-elle, malgré tout, dans les décombres de l’histoire ?
Cet ouvrage de Veena Das, professeure du Département d’anthropologie de l’Université Johns-Hopkins à Baltimore, traduit en français par Marco Motta et Yves Erard (École de français langue étrangère et Cours de vacances de l’Université de Lausanne), témoigne des violences faites aux femmes depuis la Partition des Indes en 1947.
L’image qu’elle en donne n’a pourtant rien de spectaculaire. Elle s’intéresse au contraire au travail de rafistolage des relations qui apparaît en creux, dans les silences, dans les petits gestes quotidiens, et dans des formes particulières d’attention. Elle rend ainsi sensibles les forces à la fois annihilatrices et créatrices qui traversent et transforment les vies. Le soin que Veena Das porte aux détails et aux inflexions les plus infimes de l’ordinaire donne à percevoir la manière dont les relations endommagées se tissent à nouveau, fil après fil.
Veena Das, Voix de l’ordinaire. L’anthropologue face à la violence, préface Sandra Laugier, édité par Marco Motta et Yves Erard, Lausanne, BSN Press, 2021.
TOUTES LES NOTICES DE
Yves Erard