Le milieu du XIXe siècle est marqué par une crise de la réalité, qui va notamment se cristalliser autour de l’émergence du daguerréotype puis de la photographie, qui donnera l’illusion d’une reproductibilité mécanique et industrielle du réel. Cette crise de la réalité est avant tout une crise de l’image, et une œuvre, une écriture en particulier – celle de Baudelaire – va en incarner tous les enjeux, qui dépassent de beaucoup ce que l’on appelle communément le « réalisme ».
L’ouvrage d’Arnaud Buchs (École de français langue étrangère) défend l’idée que l’écriture de Baudelaire achève la réalité, dans les deux sens du verbe: il lui met un terme dans son ancienne acception (comme une donnée reproductible, déjà là) et par le même geste l’accomplit dans son sens « moderne » (comme un événement à venir, inséparable de sa mise en œuvre). C’est donc une relecture à nouveaux frais du « réalisme » que propose Arnaud Buchs.
Le volume s’inscrit dans le cadre des recherches menées au Centre interdisciplinaire d’étude des littératures (CIEL).
Arnaud Buchs, L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural, Paris, Galilée, 2019.