L’art de la science-fiction réfléchit à l’aide de nombreux exemples à la dimension esthétique de cette pratique narrative afin de montrer, d’une part, que celle-ci est avant tout un art du langage (textuel ou iconique) qui, d’autre part, est en mesure de créer une langue, c’est-à-dire de proposer une alternative à notre utilisation quotidienne du langage.
La thèse sous-jacente à ce volume de Marc Atallah (Section de français) est de rappeler que l’art a toujours été une manière d’offrir à la condition humaine des « images » pour lui permettre de se penser et, par extension, de se réinventer. La science-fiction possède une ambition similaire dans le sens où ses récits (littéraires ou filmiques) sont avant tout l’articulation d’un « lexique » — cristallisé autour de la conjecture — et d’une « grammaire » (le scénario) qui, lorsque cette articulation est novatrice, nous invite à mieux saisir l’aliénation subie par notre identité dans un monde industriel et technoscientifique.
Marc Atallah, L’art de la science-fiction, Chambéry, Les Éditions ActuSF, Yverdon-les-Bains, Maison d’Ailleurs, « Les Collections de la Maison d’Ailleurs », n°6, 2016.