Longtemps les œuvres d’art du Moyen Âge ont été placées sous le signe de l’anonymat, jusqu’à ce que, ces dernières décennies, cette perception ait été balayée par une vague de recherches qui ont rendu aux acteurs de la création artistique médiévale, artistes ou commanditaires, leur individualité. On a moins considéré les œuvres qui sont le fruit d’une production structurée afin de proposer à une masse essentiellement anonyme d’acheteurs des objets relativement standardisés. Les productions de ce type sont pourtant susceptibles de nous renseigner sur l’économie des biens de luxe et sur la mentalité des larges pans de la société auxquels elles étaient destinées.
Les contributions réunies dans ce volume dirigé par Michele Tomasi (Section d’histoire de l’art) avec la collaboration de Sabine Utz, éclairent ce domaine crucial quoique méconnu. Du Xe au XVIe siècle, de l’Angleterre, aux Flandres, au Midi de la France, les auteurs s’interrogent sur les matériaux utilisés et sur les modalités d’approvisionnement, sur les processus de production et sur l’organisation du travail, sur les choix typologiques et iconographiques, sur les stratégies de commercialisation.
Michele Tomasi (a cura di), avec la collaboration de Sabine Utz, L’ art multiplié. Production de masse, en série, pour le marché dans les arts entre Moyen Âge et Renaissance, Roma, Viella, 2011.