Ce livre consacré aux liens entre le cinéma des premiers temps et le corps révèle combien la culture cinématographique émergente, et toutes les pratiques de l’écran autour de 1900, étaient fondamentalement « incarnées ». Les contributeurs arguent que sur et autour de l’écran (ainsi que dans tous les médias et constellations technologiques associées), les corps ne renvoyaient pas simplement à un spectateur abstrait ou à un public collectif d’ordre statistique : ils étaient bel et bien faits de chair et d’os. Allant de l’excitation au dégoût, de l’identification au détachement, les réactions du premier public de cinéma nous offrent un moyen de comprendre ce que les spectateurs ont toujours retiré de leur expérience filmique.
Cet ouvrage, codirigé par Valentine Robert (Section d’histoire et esthétique du cinéma), propose de nombreux modèles, tant théoriques qu’analytiques, pour servir la recherche historique sur cette présence du corps au cinéma, en explorant les corps filmés, le seuil de leur mécanisation, et leurs connexions aux corps physiques devant l’écran.
Marina Dahlquist, Doron Galili, Jan Olsson, Valentine Robert (dir.), Corporeality in Early Cinema : Viscera, Skin, and Physical Form, Bloomington, Indiana University Press, 2018.