Delphine Gilliard, doctorante à l’Institut des sciences de la Terre, a participé, du 31 août au 6 octobre 2021, à une campagne d’échantillonnage sous-marin près des Açores, effectuée par une équipe interdisciplinaire, à bord du bateau de recherche allemand Meteor.
Une expérience nouvelle pour elle et un peu unique, qu’elle nous fait partager dans un carnet de bord en quatre volets, à déguster au long de l’été.
Les sept premiers jours ont été consacrés au transit jusqu’à notre région d’échantillonnage au milieu de l’océan Atlantique, proche des Açores. Ce qui nous a laissé le temps de nous acclimater à la mer pour ceux et celles qui avait le mal de mer (comme moi), de mettre en place nos laboratoires et de faire connaissance avec les scientifiques et les membres de l’équipage. La première semaine s’est aussi déroulée sous le signe du Covid-19 avec masque obligatoire hors de nos cabines et tests rapides tous les matins jusqu’au test PCR le 7e jour. Une fois l’équipage et l’équipe scientifique déclarée « Covid free », on a pu retirer nos masques retourner à une vie normale. La langue parlée sur le bateau était principalement l’anglais puisqu’il y avait différentes nationalités au sein de l’équipe scientifique (principalement allemande, colombienne, canadienne, étasunienne, chinoise, indienne et suisse) et les scientifiques allemands étaient les plus représentés.
Les premiers jours ont été exigeants en termes d’énergie car tout était nouveau, le lieu, les gens, la mer, les règles à bord. Pour commencer, j’ai eu le mal de mer et j’ai passé beaucoup de temps à fixer l’horizon et à dormir, car les médicaments contre le mal ont un effet soporifique. Au moins, je pouvais sociabiliser avec les gens dans le même état que moi en ayant de longues discussions en fixant l’horizon.
Il m’a fallu quelques jours pour prendre mes marques et sympathiser avec l’équipe à bord, j’avais l’impression de découvrir un environnement parfaitement inconnu. J’imagine que c’est toujours le cas pour les gens qui font leur première expérience sur un bateau. Au début, mon stress était de savoir comment j’allais organiser mon travail car j’avais deux projets à exécuter : le thorium-uranium pour GEOMAR et le chrome pour mon projet de thèse à l’UNIL et que j’étais la seule de mon groupe de recherche à bord. Finalement et avec l’aide de l’équipe, j’ai vite trouvé ma place et une organisation qui fonctionnait plutôt bien. Il faut dire que l’équipage et l’équipe scientifique sont toutes et tous prévenants-es et aidants-es. Une très bonne ambiance s’est vite installée.
Les premiers jours d’échantillonnage
Je m’étais préparée du mieux que je pouvais pour cette première journée crash test et disons que ça s’est passé sans trop de casse. On est un peu lancé dans le grand bain et absolument tout est à apprendre et découvrir, c’était passionnant. Les jours qui ont suivi m’ont permis de m’organiser de mieux en mieux et de trouver ma routine. Bien sûr, il y avait des journées plus compliquées que d’autres. Par exemple quand du matériel de laboratoire ne fonctionne pas ou que les expériences chimiques ne se passent pas comme prévu. On prend vite du retard ou on perd un peu patience quand on loupe une expérience. On comprend vite que chaque jour on devra faire preuve d’adaptabilité et qu’on ne peut se fier que partiellement au programme. Chaque jour se ressemble tout en étant différent.