Comment le changement climatique modifie-t-il les précipitations extrêmes ? Un nouveau professeur Eccellenza se penche sur cette question

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Nadav Peleg, Institut des dynamiques de la surface terrestre

Comment le changement climatique affecte-t-il l’hydrologie ? Et comment pouvons-nous mieux nous préparer aux défis futurs des risques hydrologiques ? Le désir de trouver des réponses à ces questions brûlantes motive les recherches de Nadav Peleg, récemment nommé professeur FNS Eccelenza à la FGSE. 

Le professeur Peleg est hydrométéorologue de formation. Jusqu’à présent, ses recherches ont porté sur l’analyse des interactions entre le climat et les systèmes hydrologiques et sur l’exploration des impacts du changement climatique. Par exemple, ses collègues et lui ont récemment étudié comment le changement climatique influe sur la localisation, l’intensité et la fréquence des précipitations extrêmes et des inondations (Peleg et col. 2020).

Quelle est votre question de recherche principale pour les prochaines années à la FGSE ?

Nadav Peleg: Ces dernières années ont vu une augmentation de l’urbanisation, et nous nous attendons à ce que la majorité de la population mondiale vive dans les villes d’ici la fin du siècle. En devenant plus grandes et plus denses, les villes vont aussi devenir plus chaudes et plus sèches. En conséquence, les précipitations extrêmes vont s’intensifier, entraînant une augmentation de la fréquence des inondations urbaines. 

Je voudrais étudier comment les villes modifient les précipitations extrêmes, ainsi que les raisons physiques de ces modifications. Nous comptons utiliser ces connaissances pour étudier différents scénarios de croissance urbaine et de changement climatique. Nous ajusterons les changements attendus dans les inondations à la forme des villes.

Une inondation à Cassis, près de Marseille, en septembre 2015 (© Dreamstime.com)

Pourquoi cette question est-elle importante pour vous ?

NP : Je pense que nous pouvons mieux nous préparer à faire face aux inondations urbaines si nous posons cette question. Pour réduire les dommages causés par les futures inondations urbaines, nous devrions commencer à concevoir des systèmes de drainage et prendre d’autres mesures d’atténuation dès aujourd’hui. Ce projet nous rapprochera de cet objectif.   

Pourquoi avez-vous choisi la FGSE pour votre projet Eccellenza ?

NP : La FGSE m’a attiré parce que je prévoyais de nombreuses collaborations internes dans les trois instituts. Notamment sur des sujets liés au changement climatique et aux extrêmes climatiques, à la modélisation des systèmes naturels et à la recherche urbaine. Je pense que ce projet s’intégrera donc bien dans les recherches en cours de la faculté.

Hydrometeorology and Surface Processes, le groupe de recherche du professeur Peleg

Vous avez mis en place un réseau international : comment allez-vous travailler ensemble ?

NP : Plusieurs villes seront impliquées dans ce projet, comme Milan, Pékin et Sydney. Nous aurons des collaborateurs dans chaque ville qui nous aideront à collecter les données, à travailler sur le terrain et à mettre en place les modèles hydro-climatiques. Le travail avec nos collaborateurs nous oblige à voyager un peu dans les différentes villes, ce qui est un défi avec les restrictions actuelles de certains pays sur les voyages, mais reste gérable.

On sait que la température et l’humidité de l’air influencent la structure des précipitations. Dans les zones rurales, on a constaté récemment que la structure des précipitations peut être modifiée par l’augmentation de la température de deux manières (A et B). A : l’orage s’intensifie et croît, car la source d’humidité est externe à l’orage. B : la redistribution interne de l’humidité au sein de l’orage conduit à une intensification dans la zone de fortes précipitations et à un affaiblissement dans la zone de faibles précipitations. Par contre, l’îlot de chaleur urbain produit des conditions atmosphériques instables qui rendent difficile la prévision du sort d’un orage à proximité. Les changements de précipitations sur la zone urbaine ne sont en effet pas encore bien compris. (© Nadav Peleg)

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