Dans le cadre du cycle Imaginaires des futurs possibles, un groupe interdisciplinaire de scientifiques de l’UNIL et d’artistes s’est réuni régulièrement autour de Dominique Bourg et ses invité·e·s au fil de la saison. De ces rencontres sont nées des idées, des projets de collaboration, des petites formes qui auraient dû se déployer à travers tous les espaces du théâtre lors d’une journée porte ouverte du laboratoire le 6 juin 2020 : le Théâtre des futurs possibles. Voici l’une des propositions laboratoires.
Mise en scène : François Gremaud
« L’idée est de faire « rejouer » par le comédien Aurélien Patouillard une conférence d’Aurélien Barrau.
Ce projet est né d’une double nécessité : d’une part, celle qui me pousse, en tant que citoyen, à tenter de « favoriser » une prise de conscience de l’urgence de la situation et de ses enjeux. Je me réfère pour cela souvent au discours d’Aurélien Barrau que je trouve à la fois pertinent, synthétique et sensé. D’autre part, celle sur laquelle repose l’ensemble de mon travail d’artiste, à savoir « la joie » infinie que j’ai à voir en scène des interprètes que j’admire. Aurélien Patouillard est de ceux-là. »
L’art ne vise pas prioritairement à subvertir, mais à montrer. […] Mais pour réussir à voir, afin de montrer, il faut trouver des angles de vue, expérimenter, déplacer les limites admises, décaler l’observation dans le temps et l’espace. [C’est] le sens de la distance et de l’extérieur qui fait, plus que le souci esthétique ou le désir d’empathie, le propre de l’œuvre d’art, et du même coup le secret préservé de sa miraculeuse efficacité.
Marc Augé, L’art du décalage (Multitudes 2006/2)