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En avril, le réseau se découvre de nouveaux fils

Le réseau ficellesApprendre accueille ses premiers membres. Qui sont les nouveaux membres et que signifie cette appellation ?

Si ficellesApprendre est une méthode pour apprendre le français, elle ne l’est que dans l’entremêlement des attentions que des parents, des orthophonistes, des enseignant·e·s de FLE, des enseignant·e·s spécialisé·e·s, des assistants·e·s à l’intégration, des enseignant·e·s primaires, des universitaires portent sur des personnes particulières qui apprennent le français et le soin qu’elles·ils mettent à accompagner cet apprentissage chaque fois singulier. Le réseau ainsi formé n’entend pas généraliser des usages d’enseignement qui resteront toujours différents, parce que toujours contextualisés, mais rendre sensible à ces différences pour en comprendre les contours et en retour renforcer les propres pratiques de chaque membre du réseau.

FicellesApprendre a donc comme moteur la curiosité pour ce que font les autres dans le domaine de l’enseignement-apprentissage du français et comme corollaire la reconnaissance des différences. L’accord entre les membres du réseau ne naît et ne vit que dans un échange sur les pratiques. Participer au réseau peut impliquer de manière différente : recevoir l’infolettre, présenter son propre usage des outils et des ressources du site ficellesApprendre, mettre en commun une nouvelle ressource didactique.

Le réseau ficellesApprendre est donc appelé à s’étendre et vous êtes toutes et tous les bienvenu·e·s. Comme il faut bien commencer cette toile par quelques fils, nous commencerons la présentation par celles qui ont osé se lancer dans le vide. Vous trouverez leur portrait dans cette actualité, mais aussi dans la rubrique ficelles pédagogique. Merci à Florence Balvay Natz, Dominique Simonet-Bianco et Géraldine Labhardt de tendre les premières ficelles du réseau.

Une analogie de Donna Haraway qu’emprunte Isabelle Stengers dans son livre Réactiver le sens commun me semble utile pour comprendre ce que nous entendons par réseau et par ficelles dans ficellesApprendre : « Donna Haraway a proposé une analogie importante entre sa pratique de pensée et de travail et le jeu de ficelle, que l’on retrouve un peu partout dans le monde. Il faut être plusieurs pour ce jeu – on ne travaille pas seul, on ne tire pas ses idées de soi-même. À chaque étape du jeu, une figure de ficelle est tendue par l’une et fait motif pour une autre qui la reprendra, la première laissant aller ce qu’elle tenait dans le mouvement même où l’autre s’en saisit, et produit une nouvelle figure. La succession de prises et de déprises, la prise de ce qui est tendu, mouvement engagé par qui répond à l’offre alors que l’autre, qui offre, reste immobile, la déprise par cet autre de l’entrelacs de ficelles, qui permet à la nouvelle figure de se déployer, c’est-à-dire aussi d’être exposée, susceptible de faire motif pour une nouvelle prise, peut évoquer la maille indécomposable de l’occasion actuelle de Whitehead. Mais elle propose aussi une autre figure de « la vie » : une figure tentaculaire qui ne dramatise pas l’endurance de la figure composée, mais le passage de relais où cette figure a fait motif ou proposition, où elle suscite une continuation qui est aussi une métamorphose. » (Stengers 2 : 2020 : 187-188)