Foire aux questions

ficellesApprendre

À quoi sert ficellesApprendre ?

FicellesApprendre est un outil d’apprentissage de la lecture-écriture.

À qui s’adresse ficellesApprendre ?

FicellesApprendre s’adresse à toutes les personnes qui enseignent la lecture-écriture (parents, orthophonistes, enseignant·e·s spécialisé·e·s, enseignant·e·s de FLE, etc.).

Qui a développé ficellesApprendre ?

Au départ de ficellesApprendre, il y a le projet Phonocolor. Il naît de la rencontre d’un orthophoniste Adriano Florez et d’un linguiste Yves Erard qui s’inspire de pratiques d’enseignement pour les débutant·e·s complets·ètes dans l’enseignement du FLE au Cours de vacances de l’Université de Lausanne. Ensuite toute une équipe a repris, adapté et multiplié ces outils pour ses propres besoins. La rencontre avec les enseignant·e·s du canton de Genève a aussi été un moment décisif pour le perfectionnement du projet ficellesApprendre.

Quelles sont les références scientifiques de ficellesApprendre ?

D’un point de vue linguistique, les tableaux TELL font le pari de mettre ensemble tous les diagrammes que l’on peut trouver dans une grammaire et de laisser tomber toutes les explications verbales des règles phonologiques, morphologiques et grammaticales. Leur utilité est donc de visualiser la phonologie, la morphologie et la syntaxe pour en donner une vue synoptique. Pour faire voir ce qui est visible dans la langue, les tableaux TELL tirent parti des visualisations que fournit la linguistique fonctionnelle de Roman Jakobson à André Martinet. Elle s’inspire aussi de tout le travail du projet européen pour l’apprentissage de la lecture-écriture « je parle donc j’écris » en mettant de la couleur sur l’alphabet alphonic.

Du point de vue du français langue étrangère, elle tire parti des intuitions de Caleb Gattegno et les étend.

Du point de vue pédagogique met la rencontre au centre de l’apprentissage. L’autre est une source de provocation qui motive à changer sa manière de voir et donc sa manière d’agir. L’accord mutuel dans le dire et le faire est ce que l’on peut appeler un conflit socio-cognitif ou une manière de se comprendre (comprendre l’autre et me donner une chance de me comprendre moi-même comme un autre, c’est-à-dire de me transformer). Pour cela deux principes sont importants : 1) Il faut postuler l’égalité des intelligences dans ce processus de compréhension mutuelle ; 2) Il faut postuler l’alternance, c’est-à-dire que nous sommes toutes et tous des maîtres et des élèves les uns pour les autres. Ces deux principes font de ficellesApprendre une pédagogie mutuelle ou en d’autres termes une pédagogie de la conversation. Elle relève d’une éducation démocratique parce qu’elle exige le consentement de celles et ceux qui apprennent à ce qu’on leur enseigne. Elle exige donc une forme de patience. Elle demande de supporter la vulnérabilité des actions humaines, de leur apprentissage et de nous-mêmes. Elle relève donc d’une éthique du Care pour qui construire la confiance est plus important que construire la compétence ou plutôt pour qui construire la compétence est indissociable.

D’un point de vue philosophique, ficellesApprendre s’inspire d’un pragmatisme pour lequel le langage est une activité sociale et pour lequel prendre part à cette activité sociale implique que la personne qui apprend à parler doit trouver sa voix pour être entendu des autres mais aussi pour s’entendre soi-même dans les mots qu’elle a reçu des autres.

Comment devenir membre du réseau ?

Plusieurs possibilités de contribuer : présenter son utilisation des outils ficellesApprendre, proposer un nouvel outil pédagogique, s’inscrire à l’infolettre.

Quels sont les critères du choix des phonèmes ?

Le tableau TELL des phonèmes applique d’abord les critères de l’analyse phonologique pour le choix phonèmes. Ils correspondent ainsi très précisément au choix qui a été fait dans l’alphabet Alfonic. Ainsi le [w] n’est pas considéré comme un phonème, les sons [œ] et [ɘ] sont considérés comme des variantes d’un même phonème, le /i/ et le /j/ sont de la même couleur, mais sont notés comme deux phonèmes différents. Le phonème /œ̃/ n’a pas été retenu parce qu’il est en perte de vitesse dans la communauté linguistique francophone. D’autres distinctions qui ne sont pas répandues largement dans la communauté linguistique francophone ont été maintenues pour des raisons graphiques. C’est le cas de la distinction « é » et « è » ainsi que « au » de paume et « o » de pomme.

Quels sont les critères du choix des couleurs ?

Les couleurs n’ont pas été choisies au hasard. Les voyelles sont plus vives que les consonnes. Les voyelles nasales sont plus pâles (ain, an, on) que leur correspondante orale (ai, a, o). Les voyelles d’arrière arrondies sont bleues, les voyelles d’avant écartées sont rouges, les voyelles d’avant arrondies sont vertes. Les consonnes sonores sont un peu plus vives que les consonnes sourdes.

Quels sont les critères du choix des positions ?

Les voyelles d’avant sont en haut, les voyelles d’arrière sont en bas, les voyelles nasales sont sur le côté. Les consonnes nasales sont aussi sur le côté, les consonnes dont le point d’articulation est devant sont en haut, celles dont le point d’articulation est derrière sont en bas. Les consonnes vont par paires sourdes et sonores (quand cette opposition existe). Les consonnes occlusives sont décalées par rapport aux consonnes continues. Les consonnes qui n’entrent pas dans cette corrélation sourd/sonore sont à part (/l/, /r/,/j/).

Peut-on utiliser les tableaux TELL avec une personne daltonienne ?

Une personne daltonienne ne perçoit pas les couleurs comme nous, mais perçoit quand même les distinctions entre couleurs. Dans les tableaux TELL discriminer les unités est plus important que reconnaître la couleur. Par ailleurs, les positions sur le tableau comme les formes différentes aident à faire la différence, par exemple entre voyelles (rond) et consonnes (carré), nasales (échancrures), consonnes sonores (arrondi d’un angle). C’est ainsi que des personnes daltoniennes pourront en seront pas exclues d’activités pédagogiques avec les tableaux TELL. Leur inclusion dépendra bien sûr de l’activité en question et de l’imagination des enseignant·e·s qui utilisent TELL (et qui en ont beaucoup).

Est-ce que les tableaux TELL de première articulation ne sont pas un peu trop complexe ?

Les tableaux TELL de première articulation entendent donner la carte de toutes les relations possibles entre les morphèmes du français. A eux trois, ils peuvent aider à créer mille milliards d’exercices de morphologie et de syntaxe. Comme une carte géographique, ils sont précis et contiennent beaucoup d’informations. Mais de la même manière qu’une carte n’est pas faite pour en apprendre toutes les frontières, les cours d’eau, les courbes de niveau, les tableaux TELL ont pour but d’aller d’un point A à un point B en suivant les possibilités de la langue. Tout itinéraire sur une carte n’emprunte qu’une portion de la carte, un chemin linguistique tracé sur les tableaux TELL n’empruntera pas toutes les possibilités de la langue en même temps.

Quels sont les critères du choix des pictos ?

Les pictos ont été choisis pour représenter les couleurs en donnant en même temps une exemple du son que cette couleur représente. Ces images représentent donc non pas des objets, mais des couleurs : jaune lune (lune), vert feu (feu), vert feuille (feuille), rouge cerise (cerise), orangé (orangé), couleur fraise (fraise), lilas (lilas), bleu iglou (iglou), bleu eau (eau), bleu flotte (flotte), bleu glaçon (glaçon), couleur main (main), rose flamant (flamant), etc. Ces choix sont certainement discutables. On pourrait faire mieux. Chiche !

Est-ce que je peux faire ce que je veux avec les PDF ficellesApprendre à télécharger ?

Tout le matériel ficellesApprendre est mis à disposition sous licence CC BY-NC-ND 4.0 (Creative Commons).

Cela veut dire que vous pouvez télécharger les PDF et les reproduire comme vous voulez pour autant 1) que vous laissiez la référence à l’UNIL qui a créé ce matériel (petit bonhomme noir), 2) que vous n’en fassiez pas un usage commercial (dollar barré) et 3) que vous reproduisiez sans modification le PDF (signe égal). Si vous respectez ces trois règles, vous pouvez faire ce que vous voulez avec les PDF que vous avez téléchargés.

Est-ce que je peux commander le matériel ficellesApprendre en version papier ?

Faire une version papier du matériel ficellesApprendre est extrêmement simple. Il suffit de télécharger le PDF et de l’imprimer. Si vous désirez une impression plus professionnelle, vous pouvez vous adresser à des professionnel·le·s. Au Cours de vacances de l’UNIL nous faisons imprimer tout notre matériel à la reprographie de l’UNIL et nos collègues enseignant·e·s du DIP de Genève font imprimer leur matériel à la reprographie de l’UNIGE. Si vous travaillez dans le domaine de l’éducation, vous pouvez aussi avoir accès à ces services. Renseignez-vous directement auprès d’eux.

Combien coûte le matériel ficellesApprendre ?

À titre indicatif, les 6 tableaux TELL imprimés sur papier mat au format A1 pour les tableaux des graphèmes et du groupe verbal et A2 pour les quatre autres tableaux reviennent à 44 CHF à la reprographie. TELL mini sur deux feuilles cartonnées et rainurées A3 vaut 4 CHF (2 CHF pièce). Vous pouvez aussi obtenir les jeux des Harmonies 1 et 2 ainsi que les vignettes pour la grammaire et les petits livres pour enfants. Le moins coûteux consiste à imprimer ce matériel vous-même, mais la qualité ne sera évidemment pas la même.

Puis-je trouver des stylos pour écrire avec les couleurs Phonocolor ?

Vous pouvez très bien utiliser des crayons ou des stylos pour écrire des textes avec les couleurs Phonocolor. Nous préférons les stylos aux crayons. En effet, la teinte des crayons peut varier beaucoup suivant la pression et le papier. Par contre, les stylos permettent une reproduction des couleurs plus uniforme. Vous pouvez télécharger une correspondance des couleurs Phonocolor avec les stylos Pen 68. Nous les utilisons pour écrire en couleur et pour notre livre de coloriage à télécharger.

A quel âge peut-on jouer aux jeux des Harmonies ?

On peut jouer aux jeux des Harmonies à tout âge. Des adultes qui apprennent le français comme langue étrangère peuvent ainsi apprendre à reconnaître les phonèmes du français. Pour les enfants, il convient néanmoins de suivre une certaine progression : commencer par un petit nombre de cartes et augmenter progressivement. Dans ce cas il convient de commencer avec les voyelles (les ronds) et avec un seul graphème par phonème (é pour /e/ plutôt que ez, er, es, etc.). Pour les premiers pas d’un enfant qui apprend à reconnaître les lettres, on peut utiliser les paires d’archigraphèmes (par exemple, é et é, eu et eu, on et on, ou et ou, etc.), et on peut ensuite apparier archigraphème et phonème (an avec le rond couleur flamant). La progression dépend surtout de la réaction de l’enfant. Elle s’adapte donc à votre imagination pédagogique.