En automne 2020, dans le cadre d’un numéro spécial de la Revue Historique Vaudoise (n°128), Gil Mayencourt a publié une analyse originale de l’essor de la gymnastique en terre vaudoise, en décrivant notamment les dynamiques singulières du renforcement du pouvoir « cantonal » dans un contexte particulier de l’histoire de la Confédération helvétique.
Ce texte est intitulé: ‘La Société cantonale vaudoise de gymnastique : entre institutionnalisation cantonale et affirmation romande de la pratique (1858-1892)‘.
Sur la base des fonds d’archives de la Société cantonale vaudoise de gymnastique (SCVG, 1858), cet article vise à décrire le processus de construction de la SCVG selon des dynamiques politiques, mais surtout propres à la gymnastique. Il s’agit de cerner les enjeux des débuts d’une coordination vaudoise de la pratique en s’arrêtant sur la fonction des rassemblements de la Société cantonale, sur la nature de ses effectifs, ainsi que sur son prisme romand et national.
La réflexion, qui porte sur une période allant de la création de la SCVG à son affiliation à la Société fédérale de gymnastique (SFG, 1832), commence par s’arrêter sur l’évolution du fonctionnement institutionnel de la Société cantonale, en particulier à l’aune de ses rassemblements annuels (« courses » et surtout fêtes cantonales). Ensuite, il s’agit de décrire sommairement le profil des gymnastes vaudois de la deuxième moitié du XIXe siècle, ceci en termes d’âge et d’appartenance sociale, tout en analysant les dynamiques de diffusion spatiale de la gymnastique dans le Canton. Enfin, une dernière partie envisage la SCVG comme une manifestation du développement romand de la gymnastique à partir des années 1850 et s’intéresse aux relations, parfois compliquées, de la Société cantonale avec la SFG.