Portrait de Raymond A. Bech (alias Raymond Barrat)

RAYMOND_A_BECH

Raymond A. Bech, °1920 – †2015

Fils d’Adrien Bech (1884 ?-1940), qui fut exploitant de salle, secrétaire de l’Association cinématographique suisse romande (ACSR) pendant douze ans et membre à ce titre de la première Chambre suisse du cinéma. Abandonnant ses études à l’École de commerce de Lausanne, le jeune Raymond A. Bech fait son apprentissage au laboratoire Cinégram à Genève puis au Cinéac, cinéma lausannois consacré aux actualités, dont le patron Charles Brönimann avait été le premier président de l’ACSR. Assistant-réalisateur sur Alice au pays romand d’Alberto Cavalcanti (tourné en 1939) et les deux courts métrages de la série Durambois d’André Béart (1943), produits par Brönimann, il tourne un premier court métrage (L’Impromptu, 1942). Au décès de son père, afin de subvenir aux besoins de sa famille, il se porte candidat pour reprendre son poste à l’ACSR – il n’a alors que 20 ans –, mais le choix se porte sur l’avocat Robert Rey-Willer.

En 1944, Bech rejoint la section romande de l’Association suisse des Techniciens et Artistes du Film (ASTAF), dont il devient l’un des deux vice-présidents l’année suivante, qui se mue plus tard en Syndicat des travailleurs suisses du film (STSF, 1948). En 1950, il collabore, avec René Dasen, à la société Gamma-Film et réalise un long métrage documentaire, Via Sacra. L’année suivante, il signe le court métrage Les trois cloches (1951), produit par Brönimann d’après une chanson de Jean Villard-Gilles.

Membre fondateur de la Cinémathèque suisse, il est, dans le premier groupe qui en constitue le noyau, l’unique représentant des métiers cinématographiques. Membre de la Commission exécutive (instance dont le nom variera au fil du temps), il figure, au départ de Claude Emery en mars 1951, parmi les personnes envisagées pour prendre sa suite. Pendant cette période, il gagne sa vie en collaborant à plusieurs revues et journaux en tant que photographe ou critique.

En 1953, il fait partie des techniciens romands engagés pour participer aux essais de télévision à Zurich. L’année suivante, il rejoint la Télévision suisse romande à Genève, dont il deviendra l’un des principaux réalisateurs sous le pseudonyme de Raymond Barrat. Selon le site de la RTS, « En 1955, il réalise sa première émission et touchera dès lors à tous les genres : variétés, reportages sportifs, portraits, ainsi que plus de 60 dramatiques, avant de prendre sa retraite en 1985 ».

On lui doit notamment une série de reportages sur les différents secteurs de l’Exposition Nationale de 1964 (Les communications et les transports ; L’art de vivre ; Terre et forêts ; L’industrie et l’artisanat ; Les échanges ; La Voie suisse ; La Suisse vigilante). On peut voir ici un aperçu de ses réalisations pour la TSR.

Raymond A. Bech se retire du Comité de la Cinémathèque fin 1961.

Alessia Bottani

Sources

-Entretien d’Alessia Bottani et Pierre-Emmanuel Jaques avec Raymond A. Bech, le 7 mars 2014.

-Notices sur le site « Histoire de la télévision suisse romande » [consultées le 29.11.2014] : http://www.histoiredelatsr.ch/bio-barrat.html ; http://www.histoiredelatsr.ch/tv-zurich.html.

-Hervé Dumont, Histoire du cinéma suisse. Films de fiction 1896-1965, Lausanne, Cinémathèque suisse, 1987 [en particulier notice p. 428].

-Lettre de Marcel Lavanchy à Jean Peitrequin, 16.02.1950, 1 p. dactyl., AVL Fonds B3, 251.11.1.3 subventions.

-Brève : « Mort d’un pionnier du cinéma », Nouvelliste valaisan, 17.05.1940, p. 3.

-Annuaire de la cinématographie suisse.

-Fonds ACSR, Boîte 16, Chemise Correspondance employés ACSR 16/4 B3, dossier Edouard Martin.

-« Le Cinéac », reportage de 6′ pour l’émission « Notre passé à vif », réal. Pierre Barde, voix-off et témoignage de Raymond Barrat, TSR, 03.07.1995 : https://www.rts.ch/archives/tv/culture/notre-passe-a-vif/6833282-le-cineac-.html.

Illustration

Détail d’une photographie prise au Festival mondial du film et des beaux-arts de Knokke-le-Zoute, 1949.
© Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse.

Référence

Alessia Bottani, « Portrait de Raymond A. Bech (alias Raymond Barrat) », in Frédéric Maire et Maria Tortajada (dir.), site Web La Collaboration UNIL + Cinémathèque suisse, www.unil-cinematheque.ch, février 2015.

Droits d’auteur

© Alessia Bottani/Collaboration UNIL + Cinémathèque suisse.