Conférences
Colloque international « Nouvelles figures de l’auctorialité », 20-21 novembre 2025, Université Paris Nanterre
Présentation par Mathieu Donner

Jusqu’à la fin des années 50, le paysage médiatique suisse lié à l’animation est dominé par la production américaine de grands studios tels que Walt Disney ou Warner Bros. En 1955, puis surtout en 1960, une transformation s’opère avec l’établissement des Journées Internationales du Cinéma d’Animation à Cannes tout d’abord puis à Annecy, à quelques kilomètres à peine de la frontière suisse. Dès lors, on voit apparaître, dans plusieurs quotidiens et hebdomadaires romands, un nouveau discours sur et autour de l’animation. L’oeuvre de quelques journalistes, Freddy Buache, Marie-Madeleine Brumagne, Claude Vallon ou Philippe Chablis, ces articles mettent en avant une nouvelle vision du médium, désormais peuplé d’artistes et d’auteurs dont les oeuvres sont au cinéma ce que la poésie est à la littérature. Mobilisant un discours artistique et en particulier la notion d' »auteur » si fondamentale à la constitution du champ littéraire, ces écrits ouvrent un nouvel espace théorique dans lequel la pratique de nouveaux animateurs pourra, dès la fin des années 50, s’engouffrer. Cette communication propose dans un premier temps d’analyser ce qu’elle identifie comme les « conditions discursives d’émergence » de ce nouveau cinéma d’animation suisse, puis dans un second temps, d’évaluer l’impact que la mise en exergue de l’aspect pratique du médium de l’animation, élément récurrent de la plupart des articles et reportages qui lui sont consacrés, a pu avoir sur l’appréciation de l’animation comme champ culturel à part entière. Elément central de l’émergence du nouveau cinéma d’animation suisse, l’image du cinéaste d’animation comme nouvel « auteur » véhiculée par les médias suisses romands participe d’une tentative de légitimer l’animation comme champ culturel au même moment où elle vient aussi et paradoxalement mettre en question ce nouveau statut privilégié en réduisant trop souvent sa pratique à une certaine matérialité technique. C’est ce paradoxe que cette communication propose d’explorer à travers l’analyse d’extraits de presse et de reportages télévisuels datant de cette période.
Journée d’étude « Le Moche », 26 septembre 2025, Université de Lausanne
Présentation par Baptiste Mésot
Colloque de l’Association des Professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) 2024, Du 15 au 19 juin 2024, Université McGill, Montréal, Canada
Présentation par Chloé Hofmann.

Dévoilé pour la première fois lors de la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes en 2016, Ma vie de Courgette – réalisé par le Valaisan Claude Barras et scénarisé par la Française Céline Sciamma – est un long métrage d’animation en volume adapté du roman Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris publié chez Plon en 2002.
En s’appuyant sur les documents et les objets qui constituent le fonds « Ma vie de Courgette » – conservée depuis 2017 au Centre de recherche et d’archivage de la Cinémathèque suisse – cette communication propose de mettre en lumière les enjeux relatifs à l’important travail de remaniement du récit romanesque de Gilles Paris dans la perspective d’une réflexion portant sur le processus d’adaptation de son roman. Il s’agira de montrer que la mise en dialogue des différents éléments de production permet de mesurer la distance prise par rapport au texte source dans certaines séquences du film de Claude Barras, et de questionner ces écarts au regard du public visé et de l’identité génétique du film en devenir.
Je propose ainsi de jeter un éclairage sur les ressorts sous-jacents de ce que Pascale Garnier appelle la « construction d’un adressage »[1] en m’intéressant à la manière dont le mode d’adresse du film, pensé ici comme à la fois visuel et narratif, découle d’une connaissance construite – qui repose notamment sur des productions antérieures d’un même genre et sur les représentations culturelles de l’enfance – et subjective – déterminée par le parcours et les références des personnes participant à l’élaboration du film – des spectatrices et des spectateurs visés·es ainsi que de la catégorie du long métrage d’animation pour enfants.
[1] Pascale Garnier, « Comment adresser une série animée aux enfants ? Analyse de la conception des Grandes grandes vacances », dans Marlène Loicq, Aude Seurrat, Isabelle Féroc Dumez (dir.), Cultures médiatiques de l’enfance et de la petite enfance [en ligne,], 2017, pp. 28-42, https://hal.science/hal-02555369/document, consulté le 15 décembre 2023.
Lien vers l’appel à contribution sur le site de l’APFUCC
Colloque international « Les studios d’animation en Europe : contextes, connexions et représentation », 6 et 7 juin 2024, Maison de la recherche, Université Paris 8, Paris, France
Présentations par trois des membres du projet :
« Studios en réseaux. L’animation en Suisse francophone », par Maria Tortajada
« Le Studio Liechti (1964-1983) : écrire une histoire d’animation à l’aide de fonds techniques », par Baptiste Mesot
« Le système de financement du cinéma façonne-t-il le paysage de l’animation suisse ? L’exemple des productions d’Hélium Films », par Chloé Hofmann


Lien vers l’événement sur le site du NEF (Nouvelles Écritures pour le Film d’animation)
Colloque « Cinéma et Archéologie: Conférences, projections, performances », 11 au 13 mai 2023, Musée du Louvre, Paris, France
Présentation par Maria Tortajada « Manuels et tutoriels d’animation : objets archéologiques pour l’épistémologie des dispositifs de vision »
L’archéologie du cinéma – ou des médias – pourrait être décrite d’abord comme une science des objets. Étudier le cinéma d’animation signifie se confronter à certains d’entre eux : des objets triviaux, des tutoriels et des manuels qui nous expliquent, à nous, amateurs éventuels, comment faire. Quelle idée du mouvement s’élabore-t-elle dans les pratiques de fabrication de l’image animée, de ce qui apparaît aujourd’hui comme le mode de production dominant du cinéma d’animation : la computer generated image (CGI) ? Pourra-t-on, au final, imaginer une « archéologie du mouvement » à travers l’épistémologie des dispositifs de vision ?
Présentation par Chloé Hofmann « Les figurines de la Cinémathèque suisse à l’épreuve de l’archéologie des médias : méthodes, enjeux, perspectives »
Cette communication propose de réfléchir aux méthodes – notamment empruntées à l’archéologie des médias – permettant d’aborder les figurines de films d’animation déposées dans certaines archives afin d’éclairer les enjeux esthético-techniques relatifs à leurs conditions de fabrication. Nous verrons que l’examen et la manipulation de ces objets permettent de réfléchir à la production des films d’animation en mettant en réseau des éléments techniques et matériels qu’il est possible d’articuler à des questions formelles.


