Nouveau projet FNS développé par la Section de cinéma en collaboration avec la Cinémathèque suisse : « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) »

Affiche du <i>Diable au corps</i>, René Lefebvre, 1947. © Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse.

Élaboré par la Section d’histoire et esthétique du cinéma dans le cadre de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse, le projet de recherche « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse) » vient d’obtenir le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique.

Ce projet dirigé par Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux sur une période de trois ans (2016-2019) vise à analyser, dans une perspective à la fois socio-historique, génétique et narratologique, les mécanismes de fabrication des représentations genrées dans la production cinématographique française des années 1940.

Prenant appui sur le fonds d’archives Claude Autant-Lara conservé par la Cinémathèque suisse, et déjà partiellement exploré par un autre projet FNS (« Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal »), l’équipe de ce projet constituée d’une post-doctorante, Delphine Chedaleux, et d’une doctorante, Jeanne Rohner, reconstituera les processus de construction des identités et des rapports de genre impliqués par des films d’Autant-Lara tels que Le Mariage de Chiffon, Le Diable au corps et Occupe-toi d’Amélie.

Illustration : Affiche du Diable au corps, René Lefebvre, 1947 (© Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse).

Référence : Projet FNS « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse) », sous la direction d’Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux, 2016-2019.

Colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique »

Affiche du bal d’inauguration de la Cinémathèque suisse, Lausanne, 1950. © Pierre Monnerat/Cinémathèque suisse.

Les 7 et 8 avril se déroulera dans la salle du Cinématographe le colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique », organisé par la Section d’histoire et esthétique du cinéma et la Cinémathèque suisse, dans le cadre du projet de recherche sous la direction de François Albera et soutenu par le Fonds national suisse de la recherche scientifique intitulé « Cinémathèque suisse : une histoire institutionnelle ».

La création des cinémathèques procède en effet en grande part du mouvement des ciné-clubs auxquels elles fournirent en retour films, informations ou documentation, contribuant à forger une histoire du cinéma et, au-delà, une culture visuelle auprès d’un large public. Les films présentés le jeudi 7 avril à 18h30, témoignent de l’importance des collections rassemblées à la Cinémathèque suisse et des efforts déployés pour faire découvrir des oeuvres toujours singulières.

Intervenants : Francois Albera ; Alessia Bottani ; Christophe Dupin ; Marie Frappat ; Christophe Gauthier ; Pierre-Emmanuel Jaques ; Adilson Mendes ; André Stufkens ; Thomas Tode ; Valérie Vignaux.
Avec la participation de Freddy Buache et de Frédéric Maire.

Le colloque aura lieu le jeudi 7 (9h30 – 17h30 ; projection à 18h30) et le vendredi 8 avril de 9h30 à 16h00.

Programme : Télécharger.

Extrait du bulletin de la Cinémathèque suisse : Télécharger.

Illustration : Affiche du bal d’inauguration de la Cinémathèque suisse, Lausanne, 1950. (© Pierre Monnerat/Cinémathèque suisse.)

Référence : Colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique », sous la direction de François Albera, Cinémathèque suisse, Lausanne, 7-8 avril 2016.

Colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel » (Universités Paris 3 et Paris 8)

Photo-cinéma magazine, n° 828, octobre 1970, p. 416.

Partant des questionnements qui se sont multipliés en réaction aux transformations de l’industrie cinématographique depuis l’adoption massive du numérique, le colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel : approches plurielles (objets, méthodes, limites) », organisé par Hélène Fleckinger, Kira Kitsopanidou et Sébastien Layerle, a proposé d’interroger plus particulièrement les procédures méthodologiques qui guident les recherches actuelles touchant aux métiers, aux appareils ou aux savoir-faire. Deux chercheurs contribuant aux projets scientifiques développés au sein de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse ont pu partager à cette occasion les résultats de leurs travaux sur des objets encore marginaux de la réflexion sur le cinéma, les appareils dits « amateurs » d’une part, et les films « industriels » d’autre part. Ainsi, invité à exposer les travaux qu’il réalise à la Section d’histoire et esthétique du cinéma, Benoît Turquety a présenté le projet de recherche FNS qu’il dirige autour des appareils cinématographiques suisses Bolex, en réfléchissant notamment aux bénéfices que les études cinématographiques peuvent retirer d’un croisement avec les travaux relevant de l’histoire des techniques. Dans le cadre de son projet soutenu par l’UNIL, Stéphane Tralongo est revenu sur les problèmes de méthode que posent les investigations s’aventurant sur le territoire du film industriel, puis a proposé d’envisager en termes d’« utilité » l’histoire des formes filmiques produites dans le secteur de l’aéronautique.

Programme : télécharger.

Illustration : Photo-cinéma magazine, n° 828, octobre 1970, p. 416.

Référence : colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel : approches plurielles (objets, méthodes, limites) », sous la direction d’Hélène Fleckinger, Kira Kitsopanidou et Sébastien Layerle, Institut national d’histoire de l’art, Paris, 12-13 février 2016.

Voir aussi le site de l’Université Paris 3 et le site de l’Université Paris 8.

Publication d’un article de Stéphane Tralongo dans la revue Décadrages : « L’œil électronique. Bolex et la “précision suisse” à l’épreuve de l’automatisation »

Photographie publicitaire Paillard présentant une caméra Bolex H16 Reflex équipée d’un compendium-parasoleil (détail).

Le numéro d’automne 2015 de la revue Décadrages. Cinéma, à travers champs accueille, au sein de sa rubrique « cinéma suisse », une première étude issue du projet de recherche FNS « Histoire des machines et archéologie des pratiques : Bolex et le cinéma amateur en Suisse », dirigé par Benoît Turquety (voir la section du projet sur ce site). La préparation de cette étude, à lire en ligne sur ce site, a été menée avec la collaboration des équipes de la Cinémathèque suisse et avec l’appui des partenaires du projet, qui ont notamment contribué à faire émerger appareils, films et archives administratives.

Résumé de l’article : Revenant au processus d’automatisation des caméras d’amateurs à la veille de l’avènement du format Super-8, cette étude se demande comment s’est négocié le passage des caméras de la tradition mécanique suisse dans la catégorie des « machines réflexes », en observant ce qui s’est joué dans l’incorporation, à la fin des années 1950, de cellules photo-électriques aux appareils de la marque Bolex. Outre les transformations techniques des appareils, les progrès de l’« automation » industrielle dans le mode de production des caméras et des projecteurs Bolex ont participé à la mise en crise des valeurs héritées de l’artisanat horloger jurassien, appelant des actions publicitaires qui ont cherché à préserver la conception d’une machine durable et ajustable, devenue une sorte de contre-modèle face aux objets techniques dont l’obsolescence et le remplacement étaient résolument préparés. Bien qu’elle ait intégré elle aussi des robots dans son parc de machines et des composants électroniques à ses appareils, l’entreprise Paillard a misé sur le rôle persuasif de la publicité, et notamment sur celui du cinéma avec un film promotionnel comme Message Hermès, pour rattacher sa production à la « précision suisse » et maintenir l’usage de cette notion en dépit des différences techniques provoquées par l’automatisation.

Illustration : Photographie publicitaire Paillard présentant une caméra Bolex H16 Reflex équipée d’un compendium-parasoleil (détail). Cette photographie a été utilisée en couverture de Cinéma pratique, n° 57, février 1965.

Référence : Stéphane Tralongo, « L’œil électronique. Bolex et la “précision suisse” à l’épreuve de l’automatisation », Décadrages. Cinéma, à travers champs, n° 31, automne 2015, pp. 105-125.

Voir aussi le site de la revue Décadrages.

Publication d’un article d’Adrien Gaillard et Julien Meyer dans la revue Genesis : « Jean Aurenche, Pierre Bost et Claude Autant-Lara, auteurs de Douce. Genèse d’une pratique scénaristique »

Couverture de Genesis 41

La revue Genesis. Manuscrits – Recherche – Invention dédiée à la critique génétique des textes vient de publier, dans son numéro consacré à la thématique « Créer à plusieurs mains », un article issu des recherches menées par Adrien Gaillard et Julien Meyer au sein du projet de recherche FNS « Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal » (voir la section du projet sur ce site) dirigé par Alain Boillat, Gilles Philippe et Vincent Verselle. Le numéro met également en avant le fonds Claude Autant-Lara de la Cinémathèque suisse sur lequel s’appuie cet article, en prenant pour illustration de couverture un feuillet de découpage dactylographié qui fait apparaître la dimension collaborative de l’écriture scénaristique des films d’Autant-Lara.

Résumé de l’article : À la lumière des archives du fonds Claude Autant-Lara déposé à la Cinémathèque suisse, cet article aborde la naissance d’une collaboration entre le réalisateur et le tandem de scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, à travers la genèse scénaristique du film Douce (1942-1943). Les discours de réception désignent habituellement « Aurenchébost » comme s’il s’agissait d’un auteur unique avec une méthode de création. Il convient de reconsidérer leur travail dans l’historicité et la contingence des pratiques d’écriture. À ce titre, les documents scénaristiques procèdent à la fois d’une dimension processuelle – un texte en devenir – et d’une dimension interlocutive – le fruit d’une activité concertée. Cette dernière implique, entre autres, un jeu de formatage et de pagination dans la rédaction de la continuité dialoguée et du découpage technique. Enfin, la scénarisation ne se limite pas à des tours d’écriture mais doit être également considérée en termes de rédactions conversationnelles, pratiques qui rappellent les limites de la notion d’auctorialité dans le cas des genèses à plusieurs.

Illustration : Couverture de la revue Genesis 41: Créer à plusieurs mains. Il s’agit d’un feuillet d’un découpage dactylographié de Douce (1943) qui témoigne de la complexité matérielle et virtuelle du travail de scénarisation à plusieurs. Le feuillet est raturé et annoté par Jean Aurenche et comporte des ajouts par collage d’une autre continuité dialoguée de la main de Pierre Bost, elle-même raturée et annotée par la main de Claude Autant-Lara. Ce document est conservé dans le fonds Claude Autant-Lara (CSL.5), 95/1 A4.1, Cinémathèque suisse. © Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse.

Référence : Adrien Gaillard et Julien Meyer, « Jean Aurenche, Pierre Bost et Claude Autant-Lara, auteurs de Douce. Genèse d’une pratique scénaristique », Genesis 41: Créer à plusieurs mains, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2015.

Voir aussi la page des Presses de l’université Paris-Sorbonne.