Nadège Zanou

Première assistante (SSP – Institut des sciences du sport / FBM – Département de physiologie)

Lauréate du subside Tremplin 2019

«Le but de ma recherche à l’ Unil est de comprendre le rôle du signal calcique, et en particulier celui médié par une protéine appelée récepteur à la ryanodine, dans les adaptations du muscle squelettique (i) à l’exercice et (ii) dans la physiopathologie des maladies musculaires génétiques et acquises.»

 

En quelques mots, en quoi consistent vos recherches à l’UNIL?

Ma recherche à l’Université de Lausanne s’articule autour de deux axes principaux :

Le premier axe concerne les mécanismes moléculaires qui expliquent l’efficacité de l’exercice intermittent réalisé à intensité élevée (« sprint interval training », SIT) dans l’amélioration de l’endurance. Je focalise spécialement mes investigations sur le rôle de la signalisation calcique par le récepteur à la ryanodine de type 1, RyR1 (canal de relargage calcique musculaire) dans la plasticité et la bioénergétique mitochondriales en réponse au SIT. Pour répondre à cette question, j’utilise une approche translationnelle depuis l’humain faisant l’exercice jusqu’à un modèle d’exercice in vitro (fait de myotubes stimulés électriquement) que j’ai développé dans notre laboratoire. Un article est en cours de préparation pour publier nos résultats excitants.

Le deuxième axe de ma recherche concerne la myopathie, qui est une atteinte pathologique du tissu musculaire dont la principale caractéristique est la faiblesse musculaire. En collaboration avec les membres de l’unité de neuropathologie du CHUV, j’ai recensé les myopathies enregistrées au CHUV pendant les 10 dernières années, que j’ai classées en quatre grands groupes : les myopathies inflammatoires, mitochondriales, les dystrophies musculaires et les atrophies neurogènes. Nous avons ensuite demandé et obtenu une autorisation éthique pour analyser quelques échantillons types, anonymisés, de cette cohorte. Le but de mon projet est de comprendre si un mécanisme unique est à l’origine de ces myopathies ainsi rangées sous différentes entités ou à défaut, découvrir les mécanismes physiopathologiques qui les distinguent. En l’occurrence, je m’emploie à étudier le rôle potentiel du RyR1 dans la survenue de la maladie. Pour aller plus loin dans les mécanismes moléculaires de ces myopathies, en plus des biopsies humaines à analyser, j’ai mis en place des cultures primaires de myoblastes humains sains (en collaboration avec l’Institut NeuroMyoGène de Lyon en France), qui constitueront un modèle utile et manipulable dans le but d’établir des relations de cause à effet entre les facteurs identifiés dans les muscles des humains malades et la survenue du désordre musculaire. Cette étude, nous l’espérons, permettra non seulement de développer de nouveaux outils diagnostiques innovants mais aussi de proposer des nouvelles approches thérapeutiques dans le futur.

Que comptez-vous réaliser durant la période du subside « Tremplin »?

Ce subside Tremplin est une réelle opportunité pour moi. Depuis cette année 2019, le subside tremplin de l’UNIL permet non plus uniquement la décharge d’enseignement, mais aussi d’obtenir une aide technique dans la conduite des expériences de laboratoire. J’ai opté pour ce dernier choix, qui me permet de garder mes enseignements à l’UNIL pour continuer à améliorer ma pédagogie (objectif important pour mon plan de carrière) pendant qu’un·e technicien·ne embauché·e grâce au subside pourra m’appuyer dans les expériences de routine liées à mes projets de recherche. La personne engagée travaillera spécialement sur le volet myopathie de ma recherche, qui est déjà assez avancé mais qui nécessite encore quelques mois d’investigation pour sa finalisation, mon but étant de soumettre le manuscrit avant l’été prochain.

Je remercie vivement l’Université de Lausanne pour tout ce qui est fait pour promouvoir les femmes dans ce milieu hautement compétitif et en particulier pour ce subside, qui me sera très utile.