Par Sarah Simon
Une critique du spectacle :
PÅG – Morning wood / création et mise en scène Christian Denisart / Compagnie Les Voyages Extraordinaires / du 10 au 15 janvier 2017 / Théâtre 2.21 / Plus d’infos
Après un accident septentrional qui leur a valu d’être bloqués dans la glace pendant dix-neuf ans, quatre sex-symbols des années 80 reviennent enfin ravir nos oreilles de leurs harmonies. Le présumé groupe suédois PÅG lance la tournée de son nouvel album « Morning Wood » avec plusieurs dates à Lausanne. Preben, Morten, Tåg et Bra sont à rencontrer au Théâtre 2.21 du 10 au 15 janvier 2017.
Le cadre particulier et chaleureux du Théâtre 2.21 épouse parfaitement la forme de spectacle adoptée par le metteur en scène Christian Denisart. On s’assied sur un tabouret, on commande un verre et on assiste à une espèce de « show », à mi-chemin entre théâtre et concert, qui rappelle l’univers musical des années 80. Les costumes sont moulants, d’un jaune éclatant, les acteurs arborent de splendides moustaches et des coupes de cheveux dignes d’ABBA. Parlons-en d’ailleurs, d’ABBA : c’est bien au succès de PÅG, auprès des femmes et sur scène, que nous devons la séparation du groupe légendaire ! Un mur rempli de télévisions nous donne en rétrospective toutes ces informations sur le passé de nos Suédois.
Les quatre protagonistes, qui s’expriment dans leur langue natale, sont de retour dans leur chalet en Suède. Ils ont tout retrouvé de leur ancienne gloire : argent, célébrité, femmes et expériences « enrichissantes » (ils n’ont jamais vu une bombe exploser d’aussi près que pendant leur concert en Corée). Ils ont tout, et pourtant, ils sont nostalgiques, ils ne parviennent pas à être absolument heureux.
Le spectacle tourne complétement en dérision l’univers qui a fait tourner la tête des générations précédentes (vraiment, on se demande comment, quand on voit les costumes kitchissimes et le look ridicule), offrant au spectateur l’opportunité de s’en moquer ouvertement. Les chansons reprises aux tubes de cette époque sont réinterprétées en harmonies à plusieurs voix et les acteurs les accompagnent avec des objets qu’ils trouvent sur scène, ou parfois des instruments. Les performances musicales sont d’ailleurs d’une qualité exceptionnelle, ce qui est moins le cas des dialogues. Amusants et légers le plus souvent, ils deviennent parfois ridicules et manquent leur effet comique lorsqu’ils sont poussés à l’extrême.
Pour autant, ce spectacle est un vrai plaisir qui permet de prendre des vacances du quotidien. On oublie véritablement le monde qui nous entoure lorsqu’on est plongé dans l’univers à paillettes de PÅG, peut-être encore plus pour des générations ayant vécu cette époque et adulé ses stars. On en sort avec le sourire et le cœur plus léger, chantonnant des mélodies qu’on a tous entendues un jour : une petite pause bien méritée en cette dure période de reprise hivernale.