Par Marie Reymond
Chapeau, le costume! / de Victorien Kissling, Alain Mettral et Daniel Cornu / mise en scène Yasmine Saegesser / Théâtre du Jorat / 26 juin 2016 / plus d’infos
Quelle place doit-on donner aux traditions aujourd’hui ? Que vient faire le costume Vaudois au XXIe siècle ? Que peut nous apprendre l’Histoire sur notre identité… et sur demain ? Ce spectacle présente différentes facettes du folklore vaudois : art choral, danse et musique traditionnelles, mêlés dans une intrigue qui nous ramène aux origines de l’Association Cantonale des Costumes Vaudois.
Le 1er août 1916 à 17h51, le funiculaire reliant Épalinges à Sauvabelin s’engouffre dans le tunnel. Lorsqu’il en sort, les passagers ont disparu. Parmi eux, quatre personnages qui se rendaient à Sauvabelin afin de signer la charte de fondation de la future Association Cantonale des Costumes Vaudois.
1er août 2016 : on fête le centenaire de la création de l’ACCV dans le musée d’Épalinges. Un guide présente l’exposition, accompagné de trois visiteurs : une mère ainsi que ses deux enfants, qui préféreraient bien mieux être à Europapark. Lassés par les explications de l’employé, les gamins s’échappent et se rendent dans la salle des costumes vaudois, où quatre mannequins sont exposés. Ils ont tôt fait d’attraper les chapeaux et de se pavaner avec. L’un des mannequins s’éveille et réclame son couvre-chef, pestant contre l’éducation de ces jeunes. Surprise ! Les quatre personnages ayant mystérieusement disparu dans le funiculaire ont fait un bond d’un siècle et c’est le choc culturel.
Élaborée à l’occasion du centenaire de l’Association Cantonale du Costume Vaudois, cette production établit un lien entre les différentes générations. Fondée par Mary Widmer-Curtat, à la fois pour préserver le folklore – notamment les costumes, traditionnels et sans excès – et pour lever des fonds pour les familles déshéritées par la guerre, l’ACCV rassemble aujourd’hui comme alors autour d’une identité commune, qui endure le passage du temps. Ce spectacle propose un voyage intergénérationnel, jalonné par des morceaux instrumentaux, des pièces chorales et des danses traditionnelles. Les tout-petits se partagent la scène avec les jeunes et les moins jeunes, pour entretenir le folklore vaudois. À l’entracte, les artistes se mêlent au public dans une ambiance partagée de tradition. Les spectateurs sont enchantés et ne tarissent pas d’applaudissements durant la production, saluant chaque danse, chaque chant, chaque morceau et n’hésitent pas à reprendre en cœur, émus, le Pays que j’aime. Cette production rassemble et entretient le message d’espoir que dans ce merveilleux pays, tout peut arriver.