par Deborah Strebel
DH2 (improvisation théâtrale) / par le P.I.P / concept Vishal Joneja / le 2 mai 2015 / Grange de Dorigny / plus d’infos
Le Pool d’Improvisation du Poly quitte les auditoires de l’EPFL pour envahir deux soirs de suite le théâtre de la Grange de Dorigny. Bonne humeur et belle énergie sont au rendez-vous.
Le Pool d’Improvisation du Poly (P.I.P.) propose cette année deux soirées dans le cadre du festival des cultures universitaires Fécule et clôt ainsi la saison du théâtre sur une touche comique et déjantée. Impliqué habituellement dans des matchs de ligue amateur suisse, le P.I.P., basé à l’EPFL, multiplie les projets, explorant le champ des possibilités de l’improvisation théâtrale et se produisant dans des lieux insolites. Après avoir fait son « cinéma » au Zinéma, salle cinématographique alternative lausannoise, la troupe amateur a également proposé un spectacle au musée cantonal de zoologie. Cette fois, elle se produit dans une vraie salle de théâtre et profite pleinement du matériel à disposition, notamment des micros. Avant le « festin improvisé » concocté le 3 mai, elle a repris le samedi 2 mai un concept original, déjà essayé une première fois dans un autre contexte.
DH2, imaginé par Vishal Joneja, se déroule en trois temps. Tout d’abord, l’ensemble des acteurs est divisé en deux équipes : les bleus reconnaissables grâce à un bandana et les rouges munis de nœuds papillon pailletés. Le public choisit un personnage et une action pour chacune des équipes, qui disposent alors de vingt minutes pour lancer leur intrigue. Les histoires se chevauchent : chaque joueur entre et sort de scène quand il le souhaite, cédant ainsi son tour à l’autre équipe. Après l’entracte, le maître de cérémonie demande aux spectateurs de choisir un objet. Chaque team devra inclure cet élément dans son récit. Enfin, dans l’ultime partie, les deux équipes doivent jouer ensemble et proposer une fin commune aux deux intrigues.
Ce soir-là, alors que chez les bleus, un roi fou, horrifié par les dragons est persuadé que ces sauriens cracheurs de feu ont enlevé sa fille adorée, chez les rouges, un pianiste alcoolique se démène pour concilier tant bien que mal vie professionnelle et vie privée. Deux récits que tout semble opposer, produits dans des genres distincts et sur des thématiques qui n’ont rien de commun, devront néanmoins se fondre l’un dans l’autre : cela crée des situations complètement absurdes déclenchant chez les spectateurs de grands fous rires. L’ensemble est porté par une musique jouée en direct. Installé à cour, le jeune pianiste parvient avec excellence à suggérer des ambiances sonores en observant ce qui se passe sur scène, du générique de la célèbre série « Game of Thrones » à des morceaux de blues.
Concept intéressant bien qu’un peu compliqué à suivre, le DH2 a réussi lors de cette soirée à mêler fantasy et mélodrame dans un joyeux bazar parfois décousu qui s’est hélas terminé avec une scène difficilement compréhensible …mais très drôle.