Connaissez-vous l’histoire de Petite Sœur ?

Par Amandine Rosset

Une critique du spectacle :
Petite Sœur / d’après Pierre Gripari / Création Cie Pasquier-Rossier / Le Petit Théâtre de Lausanne / du 30 avril au 18 mai 2014 / plus d’infos

© Cédric Vincensini

La compagnie Pasquier-Rossier nous fait découvrir au Petit Théâtre de Lausanne les aventures d’une très jeune princesse qui doit se battre pour réunir sa famille et conquérir l’amour de ses frères qui n’ont qu’un seul défaut : ils n’aiment pas les filles. Devant nos yeux, comédiens et marionnettes se partagent la scène pour réinterpréter le conte du français Pierre Gripari dans une mise en scène poétique et féerique de Geneviève Pasquier.

L’histoire se passe il y a fort longtemps. Le roi et la reine de France ont trois garçons qui ont comme seul défaut le fait de ne pas aimer les filles. Lorsque la reine met au monde une petite princesse, le couple royal décide de l’appeler Claude et de la faire passer pour un garçon, le temps que leurs trois aînés grandissent et mûrissent. Le secret est bien gardé jusqu’à ce que l’un des garçons entre dans la salle de bain au moment où la reine s’occupe de laver la princesse alors âgée de deux ans. Les princes, ne supportant pas la présence de leur sœur, décident de s’enfuir du royaume. Après ce départ, la reine disparaît à son tour. Le roi est alors désespéré et rejette sans le lui dire toute la responsabilité de son malheur sur sa fille. Mais cinq ans plus tard, Claude découvre l’histoire familiale et part à la recherche de ses frères avec l’aide d’une vieille sorcière.

Le mélange entre le médiéval de l’histoire et le contemporain de la mise en scène est très subtil. Tous les enfants sont représentés par des marionnettes. Les quatre comédiens doivent jongler entre le rôle de marionnettistes, l’incarnation des personnages adultes sur la scène et la fonction de conteurs qui s’adressent directement au public. Cette idée de mise en scène permet de se mettre dans la peau des enfants et de voir le monde à leur échelle : à côté des marionnettes, les adultes semblent géants. Pourtant l’histoire démontrera qu’il n’est pas nécessaire d’être grand pour partir à l’aventure et surmonter les épreuves. Le décor lui aussi fait d’abord penser à un jeu d’enfant. Il s’agit d’un château presque comme ceux que l’on peut voir dans les parcs. Les éléments de bois et de métal qui le composent se détachent pour former d’autres lieux dans lesquels Claude s’aventurera.

Ce conte de Gripari comblera les attentes des plus petits à partir de 5 ans. Rires et peurs seront au rendez-vous. Pour les plus grands, il ne s’agira pas seulement d’un retour en enfance, car l’histoire permet de réfléchir à des problématiques telles que la recherche de la vérité ou l’acceptation de l’autre. Claude va devoir se montrer courageuse pour parvenir à retrouver ses frères et se faire accepter dans la fratrie. Elle va aussi faire preuve d’une intuition et d’une maturité remarquables qui charmeront tous les spectateurs. Vous avez jusqu’au 18 mai pour découvrir la fin de cette histoire, à la morale un peu ambiguë, au Petit Théâtre de Lausanne.

 

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