Voyage au coeur de la Broye-Vully

Les Monuments d’art et d’histoire du Canton De Vaud, Tome VIII. Le District De La Broye-Vully I. Par Brigitte Pradervand et Monique Fontannaz. Edition: Société d’histoire de l’art en Suisse (2015), 488 p.
Les Monuments d’art et d’histoire du Canton De Vaud, Tome VIII. Le District De La Broye-Vully I. Par Brigitte Pradervand et Monique Fontannaz. Edition: Société d’histoire de l’art en Suisse (2015), 488 p.

Le district de la Broye-Vully l des historiennes de l’art Brigitte Pradervand et Monique Fontannaz est le 128e volume de la série des Monuments d’art et d’histoire de la Suisse. Avec ses 488 pages et 510 illustrations, il documente généreusement les richesses patrimoniales de la moitié sud du district de la Broye-Vully, soit les 36 communes historiques qui s’étendent sur les trois anciens districts de Moudon, Oron et Payerne.

On vous mentirait en disant que l’ouvrage se lit comme un roman. Ce n’est du reste pas son propos. Le district de la Broye-Vully l se destine d’abord aux spécialistes et aux chercheurs. Clair et accessible, il passionnera également tous les curieux désireux d’en savoir plus sur telle maison de commune, telle chapelle ou même sur leur ancienne école.

En feuilletant l’ouvrage, on voyage de village en village, découvrant les plafonds peints du château de Syens ou craquant pour les petits anges en stuc qui décorent ceux du château de Ropraz. On se rend ensuite à Corcelles-le-Jorat pour admirer les vitraux de Louis Rivier, et l’on peut même se recueillir sur les tombes du peintre Eugène Burnand et de son épouse au cimetière de Vulliens, l’un des rares qui ait subsisté autour d’un temple protestant.

Et puis, bien sûr, il y a Lucens et son château du XIIIe siècle, «dressé sur le vaste éperon rocheux dominant la vallée, environné de ses défenses extérieures et de son bourg déserté depuis cinq siècles». Cet édifice rappelle que la Broye, important axe de transit, joua un rôle stratégique jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’ouvrage lui consacre tout naturellement de nombreuses pages.

Constamment remodelé au fil des ans, le château de Lucens représente à lui seul une belle leçon d’histoire. Passé en mains privées à la Révolution, il se retrouve au début du XXe siècle en bien piteux état. Il subira une importante restauration en 1920, appartiendra à plusieurs propriétaires – dont Adrian Conan Doyle, le fils du créateur de Sherlock Holmes. L’ensemble de la forteresse sera classé monument historique en 1966 seulement.

Après le château, toujours à Lucens, vous pouvez encore visiter la chapelle Sainte-Agnès dont «l’architecture s’inspire des grandes églises gothiques construites dans la région autour de l’an 1300». Et si, malgré cela, vous vous plaignez de manquer de buts de promenade, c’est que décidément vous êtes trop goulu. Ou trop paresseux. / Mireille Descombes

Le corps nerveux des spectateurs. Par Mireille Berton. L’Age d’Homme (2015), 640 p.
Le corps nerveux des spectateurs.
Par Mireille Berton. L’Age d’Homme (2015), 640 p.

Ce livre éclaire un passage autour de 1900 : celui d’une projection endurée par un visiteur soumis au choc des images – et à une modernité induisant neurasthénie et nervosisme – au cinéma comme art choisi par un être en devenir et conscient de vivre, à travers l’écran, un rêve éveillé, une existence augmentée. Nourrie par la découverte de l’inconscient, la technophobie craint l’influence du cinéma et propose un modèle de spectateur maître de lui-même, virilisé. Cet ouvrage captivant expose les liens étranges entre spectateur et sujet névrosé et les ambiguïtés de la modernité. / NR

Les classiques du soin. Sous la direction de C. Lefève, L. Benaroyo, F. Worms. PUF (2015), 228 p.
Les classiques du soin.
Sous la direction de C. Lefève, L. Benaroyo, F. Worms. PUF (2015), 228 p.

Ce recueil de textes médicaux, qui courent de l’Antiquité à nos jours, montre à quel point les questions de la maladie, du rapport entre le médecin et le patient ou de l’éthique font partie de l’histoire de l’Humanité, depuis toujours. De Montaigne («Ma maladie a le privilège de disparaître sans laisser de traces») à Fritz Zorn («Naturellement, j’ai aussi le cancer»), ce panorama est accompagné de commentaires de spécialistes. Un ouvrage collectif utile pour de nombreux étudiants, en philosophie comme en médecine. / DS

XI DONG / OUEST-EST. VOIES ESTHÉTIQUES. Sous la dir. de François Félix. L’Age d’Homme (2015), 321 p.
XI DONG / OUEST-EST. VOIES ESTHÉTIQUES.
Sous la dir. de François Félix. L’Age d’Homme (2015), 321 p.

De Lausanne à Beijing. Les articles qui composent cet ouvrage collectif sont nés d’une invitation de Shi ZhongYi, de l’Académie des sciences sociales de Chine. Ils traitent d’un sujet : l’esthétique. Rédigés par de nombreux chercheurs de la Faculté des lettres de l’UNIL, ce florilège savant touche des domaines comme la littérature, la musique, l’engouement actuel pour le Moyen Age, le cinéma ou le théâtre. Sans «unité de doctrine» ni ancrage romand particulier, ces textes ont été rassemblés avec une subjectivité assumée. A noter que l’ouvrage existe également en traduction chinoise. / DS

Regards littéraires sur Berlin. Par O. Wicky et V. Michelet Jacquod (éds). Antipodes (2015), 244 p.
Regards littéraires sur Berlin.
Par O. Wicky et V. Michelet Jacquod (éds). Antipodes (2015), 244 p.

Berlin fascine toujours. Depuis la réunification, nombreux sont les artistes à s’y établir. Ce phénomène est abondamment relayé dans la presse littéraire qui tend à raviver le mythe de l’âge d’or de la ville dans les années 20. Cet ouvrage présente, à travers une série d’études, le regard que les intellectuels francophones jettent sur Berlin. Les auteurs analysent d’abord les raisons historiques, sociologiques et culturelles de la fascination exercée par la capitale durant la République de Weimar. Ils se penchent ensuite sur les métamorphoses depuis la chute du Mur. / MA

LA FASCINATION DES AILLEURS : CHASSEURS DE PLANÈTES. Par François Rothen. Editions PPUR (2015), 326 p.
LA FASCINATION DES AILLEURS : CHASSEURS DE PLANÈTES.
Par François Rothen. Editions PPUR (2015), 326 p.

Deux sciences irradient cet ouvrage : la planétologie et la physique. C’est parfois ardu mais François Rothen, physicien formé à l’UNIL, nous tient en haleine. On redécouvre ainsi Uranus (1781), Neptune (1846), Pluton (1930, rétrogradée en 2006), le rôle d’une femme dans l’identification des pulsars (Jocelyn Bell), la première exoplanète repérée par les Genevois Queloz et Mayor (une sorte de Jupiter chaude)… Nous apprenons aussi comment se forment une étoile et un système planétaire et pourquoi il n’est pas totalement fou d’imaginer une vie (laquelle ?) ailleurs. / NR

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