Pour en finir avec l’abandon…

Roberta Antonini Philippe. Maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences du sport. Nicole Chuard © UNIL
Roberta Antonini Philippe. Maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences du sport. Nicole Chuard © UNIL

Courir, ça passe aussi par la tête. Maître d’enseignement et de recherche à l’ISSUL, Roberta Antonini Philippe évoque quelques-unes des stratégies que les sportifs, professionnels ou non, peuvent mettre en place pour éviter le drop out, l’abandon.

Psychologue du sport, Roberta Antonini Philippe accompagne de nombreux sportifs professionnels, et parfois aussi amateurs, dans la réalisation de leurs objectifs. La préparation mentale est au cœur du travail qu’elle effectue avec eux dans le cadre de la compétition ou des entraînements. Il s’agit de travailler le mental, mais également de trouver des outils pour traverser les moments difficiles, gérer son effort et éviter l’abandon. Les conseils prodigués varient en fonction de la personnalité et des objectifs de chacun. A titre d’exemple, voici quelques techniques de préparation mentale, des stratégies également utiles pour éviter le drop out. Amateur ou élite, à chacun de trouver et d’adapter celles qui lui conviennent en fonction de ses besoins; l’idée, c’est de savoir comment réagir dans les instants critiques où la baisse de motivation, la fatigue ou l’envie d’abandonner se font ressentir.

1. Se fixer des objectifs
C’est la technique la plus utilisée par les personnes qui se remettent au sport. Pour la psychologue lausannoise, il ne s’agit dans ce cas pas de performance, mais plutôt d’objectifs personnels simples: courir douze minutes – si l’on n’a jamais couru, ça peut être un exploit – puis tenir 45 minutes après six mois d’entraînement, par exemple.

Dans le cadre de compétition longue comme le Tor des Géants, c’est aussi la stratégie conseillée par le professeur Grégoire Millet. Pour lui, l’athlète performant est celui qui sait segmenter sa course en se fixant des objectifs intermédiaires, par exemple parfaitement maîtriser sa technicité en descente sur telle partie du trajet.

2. Gérer son discours intérieur
Se motiver soi-même est extrêmement important! En examinant son discours intérieur lors d’une épreuve ou d’un entraînement, on apprend à mettre en place des stratégies qui nous aident à ne pas décrocher et notamment des pensées positives qui nous maintiennent dans la course. Mais attention: si penser à autre chose qu’à la douleur ou à la fatigue se révèle très utile, cette technique dissociative comporte un danger, celui d’oublier les signaux de son corps et de se blesser.

3. Visualiser
Cette technique consiste à se projeter d’une part dans le passé, pour revoir des moments de course où l’on avait des sensations positives, d’autre part à s’orienter vers le futur pour appréhender des situations à venir et s’y préparer. Cette technique, qui fait appel à tous les sens (il s’agit aussi de visualiser des odeurs ou des bruits par exemple), améliore la confiance en soi, la motivation et la gestion du stress.

4. Ecouter de la musique
La musique est de plus en plus utilisée dans la préparation mentale. Pour Roberta Antonini Philippe, c’est une excellente technique pour se mettre dans un état d’agressivité avant le départ. Pour les personnes qui commencent une activité sportive, la musique est également un très bon moyen de se motiver et de garder le rythme.

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