L’été studieux des jeunes biologistes

Rencontre avec Richard Benton, directeur du Summer Undergraduate Research (SUR) Programme et professeur associé au Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL. Ainsi qu’avec Winship Herr, directeur de l’Ecole de biologie, fondateur du SUR et professeur ordinaire au CIG. En complément de l’article paru dans Allez savoir ! No 55, septembre 2013

Grâce au Summer Undergraduate Research (SUR) Programme, vingt étudiants venus du monde entier ont travaillé dans les laboratoires de l’UNIL. Pendant huit semaines, en juillet et en août 2013, ils ont activement collaboré à des projets scientifiques, sous la conduite de mentors. Pour la plupart de ces jeunes participants, il s’agissait d’une première expérience de ce type, voire même d’un premier séjour hors de leur pays.

« Les lectures et la mémorisation prennent beaucoup de place dans la vie d’étudiant, ce qui la rend un peu passive, remarque Richard Benton. L’école d’été est là pour leur donner le goût de la recherche. » C’est à dire découvrir, faire des expériences, des manipulations, poser des questions, se tromper, passer des moments de plaisir à des instants moins roses: bref, « comprendre que la recherche n’est pas prévisible. Et que c’est justement ce qui la rend intéressante. »

Succès croissant
Le SUR connaît un succès croissant. Ce sont 260 candidatures qui sont parvenues à l’UNIL, pour cette quatrième édition. Autant dire que la sélection est sévère. Une lettre de motivation, d’excellentes notes, un bon niveau d’anglais et des recommandations sont indispensables. De plus, les organisateurs tiennent à la plus grande diversité possible dans les profils et les pays d’origine.

Une fois acceptés, les étudiants passent deux mois en Suisse et l’essentiel de leurs frais sont pris en charge. Le SUR reçoit en effet un financement des fondations Leenaards, ISREC et ThinkSwiss. Plusieurs participants ont relevé l’importance que représentait pour eux cette expérience internationale et la constitution d’un réseau de contacts. « C’est très excitant de travailler directement avec des scientifiques venus de partout, qui partagent un même intérêt pour la recherche », résume Laura Alvarez Lorenzana, 19 ans, venue de l’Imperial College de Londres. Ce séjour permet enfin de confirmer une envie de se lancer dans une carrière académique, en commençant par un doctorat.

Que gagne l’UNIL à organiser un tel exercice ? Dans les laboratoires, les mentors, qui sont souvent doctorants ou post-doctorants, affinent leurs compétences pédagogiques. Aline Cristina Marino do Nascimento, étudiante de 6e année en médecine à la Universidade Federal do Acre (Brésil) mais plutôt novice en ce qui concerne le laboratoire, souligne en souriant la « patience » de l’encadrement.

Projet fédérateur
Au niveau plus global, « ce projet est fédérateur au sein de la Faculté de biologie et de médecine. Les différents département interagissent et les professeurs se rencontrent », relève Winship Herr. Ailleurs dans l’institution, le SUR sollicite de nombreuses unités de l’UNIL, comme par exemple les Ressources humaines pour la question des visas, et mobilise une cheffe d’orchestre à l’Ecole de biologie, Laurence Flückiger.

Et enfin, ces huit semaines ont l’ambition d’être une life changing experience, comme le note Richard Benton. Les participants, de retour dans leurs universités, deviennent des ambassadeurs de l’UNIL, parlent de leur expérience à leurs amis et enrichissent le carnet d’adresses de l’institution lausannoise au plan mondial. C’est aussi grâce à ce bouche à oreilles que le nombre de candidats augmente chaque année. Certains reviennent rapidement sous nos latitudes. Dès le 1er novembre, Winship Herr dirigera la thèse de Jelena Tosi?, de l’Université de Belgrade, alumni 2012 du SUR.

A plus long terme, « on peut souhaiter que les participants, quand ils dirigeront leurs propres laboratoires, se souviendront de leur bel été à Lausanne. Et qu’ils encourageront leurs étudiants à venir à l’UNIL », indique Winship Herr.

La cinquième année du programme se prépare. Dès mi-novembre, les candidatures seront ouvertes.

Sur Twitter : @ecolebiolunil

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