Alors cette UNIL, ça se passe ?
En collaboration avec la Fédération des associations d’étudiant·e·s, le Service d’orientation et carrières (SOC) mène l’enquête annuelle «Comment allez-vous ?» Quelques semaines après la rentrée de septembre, les personnes qui viennent de débuter leur formation à l’UNIL reçoivent un appel passé par des étudiants avancés et répondent à un questionnaire. Cette opération, riche d’enseignements, figure parmi les mesures d’accueil de l’institution. Pour l’édition 2021, le taux de réponse a été de 34,4 %.
Même si les débutants se déclarent très satisfaits de leur choix d’étude et de la qualité des cours, 39,2 %, déclarent éprouver des difficultés à s’adapter aux études universitaires, notamment en raison du changement de rythme. 75,6 % estiment avoir de bonnes méthodes de travail. L’enseignement en ligne, proposé parallèlement à l’enseignement en présentiel pendant la pandémie, récolte une très bonne note.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la majorité des étudiants a suivi les cours «en direct», en utilisant peu, voire pas du tout la possibilité de les voir «en différé». 69,6 % des répondants qualifient leur état psychologique de bon ou satisfaisant. Même s’il est en légère hausse par rapport à 2020, ce taux figure parmi les plus faibles de ces dix dernières années. Le Covid-19 n’y est sans doute pas pour rien. Lors de l’enquête, 22 personnes ont exprimé le souhait d’être contactées par l’équipe de psychologues du SOC.
«Comment allez-vous ?» nous fournit la confirmation que Facebook n’intéresse plus les jeunes adultes (seuls 37 % y ont encore un compte), contrairement à Instagram qui culmine à 94,5 %, et TikTok qui, en deux ans, atteint 43,6 % d’utilisateurs. DS
Les résultats complets : unil.ch/soc/comment-allez-vous
93,3%
La part d’étudiants satisfaits du choix de leur cursus.
69,6%
Qualifient leur état psychologique de bon ou satisfaisant.
94,3%
La proportion d’utilisateurs des réseaux sociaux.
Le site
Recherches en série
Sur quoi travaillent les scientifiques de l’UNIL ? Afin d’en avoir une meilleure idée, le Service Culture et Médiation scientifique et le média Mousqueterre proposent des vidéos en format court, à l’enseigne de DÉCRYPTÉ. Ces productions portent sur des sujets aussi divers que les liens entre croyance et alimentation, l’unicité en sciences criminelles ou la capacité d’action des enfants au sein des familles monoparentales, entre autres. En moins de cinq minutes, les chercheurs présentent leurs travaux de manière vivante, ainsi que leurs propres parcours. La collection compte 9 épisodes. (Réd.)
eprouvette-unil.ch/evenement/decrypte-une-serie-pour-le-web
Science-fiction
Bon pour les oreilles
«Si ce monde vous déplaît» est une série de podcasts proposés par La Maison d’Ailleurs, en collaboration avec l’UNIL. Les dix épisodes traitent de sujets contemporains au travers de romans, de films ou de bandes dessinées. Par exemple, le thème de la surveillance est abordé avec Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, et le transhumanisme convoque Ghost in the Shell de Masamune Shirow. La question des traces numériques, que nous produisons en quantités, s’appuie sur le dernier roman d’Alain Damasio, Les furtifs. Des chercheurs de l’UNIL, issus de différentes facultés, interviennent dans chaque épisode. DS
De la suite dans les idées
Allez savoir ! vous en a parlé
Rectrice de l’UNIL de 2016 à 2021, Nouria Hernandez est la nouvelle présidente de la Fondation CHUV depuis le début de cette année. Cette entité vise à susciter des gestes philanthropiques pour soutenir les missions de soins, de recherche et de formation de l’hôpital universitaire.
Le 1er mars 2022, une convention a été signée entre le Parc naturel du Jorat et l’UNIL (lire Allez savoir ! 79, février 2022). Ce partenariat facilite l’accès à la forêt pour des chercheurs de différentes disciplines (biologie, géosciences, géographie ou médecine, par exemple). Bien connue des lecteurs d’Allez savoir ! (lire par exemple le n°74, janvier 2020), la professeure Danièle Tosato-Rigo donnera sa leçon d’adieu le 9 juin 2022 à l’UNIL. Un événement à ne pas manquer pour les personnes passionnées par l’histoire, le canton de Vaud, les Lumières et le XVIIIe siècle (unil.ch/lettres). DS
Science et société
La recherche à portée de tous
Le 17 mars dernier, dix scientifiques de l’UNIL ont exposé leurs travaux sur scène, en public, dans le cadre du concours «Ma thèse en 180 secondes». Le public a été conquis par Sandra Martin (FBM) qui a évoqué l’épigénétique des bactéries. Guillaume Lavanchy, doctorant à la Faculté de biologie et de médecine (FBM), a remporté le 1er prix en parlant de l’hybridation chez les fourmis. Le 2e prix a été attribué à Maud Goutte, de la Faculté des hautes études commerciales, qui s’intéresse aux liens entre réseaux sociaux et marchés financiers. Les bactéries de l’ordre des Chlamydiales et les antibiotiques ont valu le 3e prix à Christèle Aubry (FBM). LC
Revoir la soirée : youtube.com/UNILTV
Médias
«Va savoir!», le petit dernier
L’UNIL lance un nouveau magazine gratuit, destiné aux enfants de 8 à 12 ans. Né dans le sillage des Mystères de l’UNIL (21 et 22 mai 2022), Va savoir ! présente les ateliers proposés lors des portes ouvertes, des infographies, des jeux et des articles. Sous la plume de Virginie Jobé-Truffer, qui collabore régulièrement à Allez savoir !, ces textes de vulgarisation scientifique s’inscrivent dans le thème du «Parcours de vie». L’un d’entre eux est consacré à notre perception des animaux nocturnes, dont les chouettes. Dans cette édition d’Allez savoir !, vous trouverez également un article sur ce sujet (en p. 54), en version « pour les grands ». Nous espérons ainsi donner quelques clés afin de nourrir des discussions entre différentes générations. DS
Au courrier
À propos des coûts de la séquestration du CO2
Deux lecteurs ont interpellé Allez savoir ! au sujet d’un article paru dans le n° 79. Les post-doctorants interrogés par le magazine, Nicolás Barbosa et Santiago Solazzi, indiquent en préambule que tous les modèles qui prévoient l’arrêt de la hausse des températures, voire leur déclin au XXIe siècle, incluent le développement et l’implémentation de méthodes de séquestration du CO2. Ensuite, les coûts énergétiques et financiers de ces technologies varient grandement selon la source, le volume et l’emplacement du dioxyde de carbone capté, ainsi que selon la distance existante entre le lieu de capture et celui du stockage, dont les conditions ont également leur influence. Cette question est l’objet de débats. Toutefois, comme pour toute technologie émergente, il est nécessaire de poursuivre la recherche fondamentale, telle que celle menée à l’Institut des sciences de la Terre de l’UNIL, afin de mieux comprendre les phénomènes physiques et chimiques associés à la séquestration du CO2. Grâce aux connaissances accumulées, les méthodes deviendront plus sûres et efficaces, ce qui en réduira les coûts. Les chercheurs de l’UNIL proposent ces articles scientifiques à titre de référence :
1) Hardisty P. E., Sivapalan M., & Brooks P. (2011). « The environmental and economic sustainability of carbon capture and storage ». International Journal of Environmental Research and Public Health, 8(5), 1460-1477.
2) Mikunda T., Brunner L.G., Skylogianni E., Monteiro J., Rycroft, L. L., & Kemper J. (2021). « Carbon capture and storage and the sustainable development goals ». International Journal of Greenhouse Gas Control, 108, 103318. (Réd)
L’UNIL dans les médias
Santé, bière de l’UNIL, implants
4407 Le nombre d’articles et d’émissions qui ont mentionné l’UNIL ou le CHUV dans les médias romands en 2022 (d’après la revue de presse Argus, au 6 avril).
Lieu d’enseignement et de recherche, doté de logements pour les étudiants, le Campus Santé devrait accueillir des milliers d’usagers dès 2026. Le site d’implantation de ce pôle est situé sur les Côtes de la Bourdonnette, à Chavannes-près-Renens. Plusieurs médias ont parlé de ce projet, pour lequel le Conseil d’État vaudois a demandé 165,6 millions de francs.
Lancée début mars, la bière de l’UNIL a suscité la curiosité. Baptisée «1537», soit l’année de la fondation de l’institution, cette boisson est disponible dans les bars et cafétérias de Dorigny. La levure nécessaire à sa réalisation a été récoltée sur les moutons du campus par la société Levatura, fondée par des alumni (lire également Allez savoir! 75, août 2020).
Destinée à traiter le trouble du stress post-traumatique lié à l’accouchement, une activité thérapeutique développée par une équipe de chercheuses UNIL-CHUV a beaucoup intéressé les médias dès la mi-février.
Grâce à un implant, des personnes souffrant de lésions de la colonne vertébrale ont pu se tenir debout, remarcher, voire faire du sport. Les recherches menées par Jocelyne Bloch (professeure à l’UNIL et à l’EPFL, médecin au CHUV) et Grégoire Courtine (professeur à l’EPFL et à l’UNIL) ont eu des retombées importantes, que ce soit sur les réseaux sociaux, à la BBC ou sur CNN entre autres, début février.
Dans le cadre de la campagne qui a précédé la votation au sujet de l’expérimentation animale, le 13 février, plusieurs scientifiques ont eu l’occasion de présenter leurs recherches dans les médias. DS
Histoire
Dans l’intimité familiale
En mai 1780, Wilhelm de Charrière de Sévery, alors âgé de 13 ans, entre au réputé Institut Pfeffel de Colmar. Pendant les trois années qui suivent, l’adolescent vit en pensionnat, éloigné des siens. Il nourrit une correspondance importante et parfois très touchante avec sa mère Catherine, qui tient un salon important pour la vie sociale du Pays de Vaud. Publiées ici pour la première fois, les lettres qui nous sont parvenues éclairent les principes pédagogiques novateurs en vigueur à l’Institut. Les premiers mois sont difficiles, et Wilhelm, tourmenté, révolté, menace de s’enfuir de l’établissement si ses parents ne viennent pas l’en retirer, ce qui engendre une crise désamorcée à distance. «J’ai pris une ferme résolution, je resterai ici pour l’amour de vous», écrit l’adolescent, le 20 août 1780. Au fil des années, les courriers témoignent de l’émancipation de Wilhelm, qui prend petit à petit de la distance avec ses parents. DS
Passage en revues
Le jeu vidéo contre les «flashbacks»
462 Le nombre d’articles que les chercheurs de l’UNIL et du CHUV ont fait paraître dans des revues scientifiques évaluées par les pairs, en 2022 (d’après Serval, au 6 avril).
Le trouble du stress post-traumatique lié à l’accouchement (TSPT-A) est un trouble de la santé mentale que développent 4 à 6 % des femmes. Une équipe de scientifiques, coordonnée par la professeure Antje Horsch et par Camille Deforges, affiliées à l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins CHUV-UNIL, a publié une étude intéressante à ce sujet dans Journal of Affective Disorders.
Ce trouble se caractérise notamment par des flashbacks, c’est-à-dire des sensations ou images douloureuses qui reviennent spontanément en tête, telles que la vision du bébé inerte après la naissance. Ces souvenirs peuvent fortement perturber la vie quotidienne, mais aussi contribuer à aggraver les autres symptômes de TSPT-A. Actuellement, les traitements sont peu nombreux et nécessitent généralement des rendez-vous répétés avec les thérapeutes.
Cherchant à développer un nouveau traitement, l’équipe de recherche s’est appuyée sur les mécanismes de reconsolidation de la mémoire, qui permettent de travailler sur le vécu traumatique d’un évènement. L’activité a été proposée à 18 femmes souffrant de flashbacks réguliers. Cette dernière durait environ une heure et impliquait un bref récit de l’accouchement suivi… d’une session du jeu vidéo Tetris. «Nous pensons qu’une tâche visuo-spatiale telle que Tetris permet d’éviter aux images traumatiques, que l’on retrouve dans les flashbacks, de se reconsolider en mémoire, et donc de surgir ensuite de façon intempestive à l’esprit» expliquent Antje Horsch et Camille Deforges. Afin d’en mesurer les bénéfices, les participantes remplissaient un journal dans lequel elles notaient tous leurs retours en arrière durant les semaines précédant et suivant l’activité.
Encourageants, les résultats de cette étude pilote montrent que les flashbacks ont diminué de 82 % suite à l’activité, et que les symptômes de TSPT-A ont, quant à eux, diminué de 57 %. Pour aller plus loin, le Fonds national suisse de la recherche scientifique a accordé à Antje Horsch un financement qui permettra de tester l’activité dans un essai clinique de plus grande ampleur. (Communication CHUV, adaptation Allez savoir!)
L’étude: https://doi.org/10.1016/j.jad.2022.01.108
Biodiversité
L’UNIL compte sa faune et sa flore
Une étude à large échelle de la biodiversité du campus de Dorigny a été menée. L’inventaire se focalise sur les plantes (502 espèces dénombrées dont 422 indigènes) ; les coléoptères (129 espèces) ; les lépidoptères (papillons de jour, 17 espèces) ; les odonates (libellules, 6 espèces) ; les oiseaux, comme le faucon crécerelle (72 espèces dont 42 nichant à Dorigny) et les chiroptères (chauves-souris, 8 espèces). Ces six groupes sont considérés comme de bons indicateurs de la biodiversité, de la structure des écosystèmes et des conditions écologiques locales. DTR
À lire: Biodiversité du campus de l’Université de Lausanne: inventaires floristiques et faunistiques. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles 100 : 231-255.
unil.ch/svsn/publications/bulletins
Droit
Un quatuor fort en plaidoiries
Une équipe de l’École de Droit de l’UNIL, composée de Camille Bovon, Jean-Christophe Crettex, Margaux Bonnard et Hugo Ciocca, a remporté la finale du Swiss Moot Court 2021/2022. Il s’agit d’un concours ouvert aux étudiants en droit. Les participants doivent, lors d’un premier tour, rédiger un mémoire de demande ainsi qu’un mémoire de réponse portant sur le cas proposé. Au deuxième tour, les meilleures équipes présentent des plaidoiries au Tribunal fédéral à Lucerne, devant un jury de professionnels. L’évaluation se base sur la pertinence des arguments, la rhétorique et la force de persuasion. Les gagnants ont bénéficié de l’encadrement des professeurs Jean-Luc Chenaux et Edgar Philippin ainsi que d’un coaching de Yann Hänggeli, assistant étudiant. (Réd)
À l’honneur
Management, finance, sport et biologie
Professeur au Département de comportement organisationnel (Faculté des hautes études commerciales), John Antonakis s’est vu à nouveau nommé comme l’un des scientifiques les plus cités dans le domaine du business et du management, le plaçant ainsi dans les 2% des meilleurs scientifiques dans le monde, par la revue PLOS Biology. Cette dernière a examiné l’impact total des scientifiques, en étudiant la fréquence à laquelle le travail d’un auteur est cité, par rapport à tous les autres auteurs. Une liste des meilleurs scientifiques, issus de 174 domaines différents, en est issue, dans laquelle figure John Antonakis. (HEC)
Sur Twitter: @JohnAntonakis
Professeure assistante en prétitularisation conditionnelle, Roxana Mihet a été désignée lauréate du concours 2021 du «Programme Fondation Philanthropique Famille Sandoz-Monique de Meuron pour la relève universitaire». Grâce à l’obtention de cette bourse, cette chercheuse du Département de finance (Faculté des hautes études commerciales) pourra poursuivre ses recherches pour une durée de quatre ans au plus. Ses travaux portent sur l’économie de l’information et les comportements induits par la disponibilité et l’accessibilité de données numériques, en particulier dans les domaines de la finance. (HEC)
Sur Twitter: @EconBitsStrings
En fin d’année dernière, Jean-Loup Chappelet, professeur honoraire de l’Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP) de l’UNIL, a été nommé président suppléant du Groupe d’experts en charge d’examiner les demandes d’organisations sportives qui souhaitent devenir des signataires du Code mondial antidopage. Ce dernier est le document qui harmonise les règles, les règlements et les politiques antidopage dans le monde entier. Il émane de l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui est l’organisation internationale chargée de réguler la lutte contre le dopage dans tous les pays et tous les sports. (Réd)
Professeur au Département de biologie moléculaire végétale, Niko Geldner a été élu «AAAS Fellow» en janvier dernier. Cette distinction lui a été remise par l’Association américaine pour l’avancement de la science, une vaste organisation qui comprend plus de 250 sociétés et académies des sciences. En Suisse, un tel honneur est peu fréquent, puisque seuls 24 scientifiques d’instituts, écoles et universités helvétiques ont reçu cet honneur entre 1985 et 2021. Le spécialiste de la biologie du développement des plantes, et en particulier de leurs racines, est le premier représentant de l’UNIL. (Communication FBM)
Sur Twitter: @NikoGeldner