Quiz n°6

Quiz n°6: À en perdre son latin

Depuis Carl von Linné, on désigne les espèces animales et végétales par deux mots latins (et souvent dérivés du grec): le premier, un substantif commençant par une majuscule, indique le genre auquel appartient l’espèce étudiée; le second, une épithète en minuscule, donne le nom de l’espèce proprement dit.

Comme dans Arabidopsis thaliana, Caenorhabditis elegans, Danio rerio ou… Homo sapiens.

En latin, vraiment? Dans la liste ci-dessous, recensant quelques-uns des organismes modèles les plus utilisés dans les labos, saurez-vous identifier les trois intrus, ceux dont le nom du genre ou de l’espèce provient d’une racine qui n’est ni grecque, ni latine?

  • Xenopus laevis
  • Saccharomyces cerevisiae
  • Caenorhabditis elegans
  • Arabidopsis thaliana
  • Mus musculus
  • Danio rerio
  • Drosophila melanogaster
  • Escherichia coli
Découvrez la réponse

Plutôt que de noms latins, il faudrait parler de noms «latinisés». Autrement dit, le latin scientifique est une «novlangue» qui pratique le néologisme sauvage, avec une signification parfois ésotérique. Exemple avec Drosophila melanogaster: si l’épithète melanogaster, «au ventre noir», est transparent quand on observe le diptère en agrandissement, son nom de genre à consonance poétique, Drosophila, «qui aime la rosée», fait dresser un sourcil.

Mais trêve de glose, et revenons à nos oves, nos moutons. Qui sont donc les trois intrus dans notre liste? Autrement dit, ceux dont le nom ne vient ni du latin, ni du grec, ni d’un hybride des deux?

Prenons d’abord le cas de Danio rerio, ou poisson-zèbre, la star de l’épisode n°6 de notre podcast: Danio vient du bengali Dhani, signifiant «du champ de riz», les rizières constituant l’habitat naturel de ce petit cyprinidé.

Et d’un. Ensuite, penchons-nous sur Escherichia coli, souvent abrégé en E. coli: son nom lui vient du pédiatre allemand Theodor Escherich, qui a découvert la bactérie en 1885.

Et de deux. Quant au dernier intrus, il s’agit d’Arabidopsis thaliana, l’Arabette des dames: son épithète dérive du nom du botaniste allemand Johann Thal, premier à l’avoir décrite.