Quiz n°3

Première observation: on le sait depuis Asimov et Terminator, une machine ne fait pas d’erreur. Or un haïku, dans sa transcription française, est composé d’un tercet de vers formés respectivement de 5, 7 et 5 syllabes. Ce qui exclut d’office le troisième haïku de notre quiz… qui est pourtant le plus authentique, puisqu’il est dû au poète japonais Issa (1763-1828). Son non-respect des règles reflète les aléas de la traduction (et l’artificialité de la transposition en français du format du haïku).

Quant au premier, il a été (laborieusement) composé par l’auteur de ses lignes.

C’est donc le deuxième qui est l’œuvre de ChatGPT. Un poème composé en moins d’une seconde, ce qui est d’abord une leçon d’humilité. Mais quand on va dans le détail, on se rend compte que notre haïku machinique, outre une petite délicatesse syntaxique au 2^e vers avec l’absence de déterminant, souffre d’une certaine… platitude. Ayant reçu comme instruction de réaliser un haïku sur le thème de «l’hiver et de la neige», on a l’impression qu’il a scolairement exploré le champ lexical indiqué.

Jean-Louis Raisaro, professeur assistant à la FBM et responsable de recherche au Centre de la science des données biomédicales CHUV-FBM (vous pouvez l’entendre dans l’épisode n°3 de notre podcast) note que ce dernier haïku se signale par un «langage moins recherché et plus banal (moins poétique), ce qui est un peu la tendance de ces modèles de langage».

De quoi redorer le blason d’homo sapiens: ouf, l’honneur est sauf!