28 octobre, première Assemblée participative

Problématique générale de la première Assemblée
État des lieux planétaire : contraintes  et opportunités

La situation mondiale actuelle est catastrophique. Tous les indicateurs, sans exception, sont au rouge. Les dégradations s’amplifient, les émissions de CO2 augmentent, l’érosion de la biodiversité s’accélère, les océans et les forêts sont exploités de façon toujours plus intensive, etc. La majorité des services écosystémiques, qui sont définis comme les bénéfices que les humains tirent des écosystèmes et, par conséquent, dont nous dépendons, est dégradée ou surexploitée.
Les sphères sociale, économique et politique ne sont pas en reste. Tandis que les inégalités entre pays et entre individus explosent, que la pauvreté et la famine sont de plus en plus difficilement combattues, le monde politique connaît une poussée dangereuse des idées d’extrême droite et une montée du populisme, sur fond de détérioration des services publiques et de hausse des conflits violents à travers le monde. Quant à notre système économique et financier, au bord de la rupture, il est en train d’expérimenter de plein fouet les limites à la croissance. Le numérique, dont les promesses étaient grandes, se résume finalement à une perte nette d’emplois et à une concentration excessive et pérenne du patrimoine.

Dans plusieurs études périodiquement mises à jour, une équipe de chercheurs identifie neuf limites planétaires qu’il ne faudrait pas franchir si nous voulons éviter de modifier au très long cours les conditions d’habitabilité de la Terre. Nous en avons dépassé déjà quatre, parmi lesquelles l’érosion de la biodiversité et le changement climatique qui sont considérés comme des limites fondamentales, car leur franchissement est susceptible de faire basculer, à lui seul, le système-Terre vers un autre état inconnu de l’homme. Raison pour laquelle il est proposé de nommer la prochaine ère géologique l’Anthropocène pour marquer l’érection de l’homme en tant que force géologique. En bref, il n’est plus question d’une crise au terme de laquelle nous pourrions espérer un retour à la normale, mais bien d’une modification irréversible des conditions de vie sur Terre. En d’autres termes, nous mettons en péril le vivant dans son ensemble, l’humanité y comprise. Cette première assemblée participative sera donc axée sur la présentation des enjeux en ce qui concerne les sphères environnementale et socio-politico-économique. L’objectif sera de montrer que nous modifions les conditions d’habitabilité de la Terre. En somme, cet état des lieux présentera les contraintes physiques et biologiques de notre monde et du monde de demain, à partir desquels nous réfléchirons aux futurs possibles.

Gabriel Salerno

Nous avons tous plus ou moins le sentiment de vivre une époque bascule, sans pour autant savoir de quel côté nous allons verser, avec quels futurs possibles. Nous vous proposons de tenter d’éclairer ensemble l’avenir, tout du moins d’en dessiner certains contours probables, à la faveur de ce cycle. Nous partirons d’un état des lieux des contraintes qui pèsent et pèseront sur notre devenir collectif; nous privilégierons ici les paramètres physiques et biologiques, ceux dont nous savons d’ores et déjà dans quel sens ils tireront le futur. Nous porterons ensuite, avec le concours d’invité·e·s divers·es, une attention particulière à trois thèmes: l’effondrement dont la simplicité lexicale cache de multiples scénarios possibles; les techniques qui pourraient évoluer au rebours des schèmes passés; et le vivant qui semble faire un retour symbolique en force sur fond de dégradations inouïes. Chacune de ces conférences sera précédée d’un atelier mettant à contribution tant des chercheur·e·s que des artistes. Nous vous invitons à participer activement à l’ensemble des conférences du cycle, et donc à l’effort d’imagination, jusqu’à l’ultime Théâtre des futurs possibles, où nous jetterons dans le chaudron toute la matière forgée précédemment.

Dominique Bourg