1. Avant-propos

Texte | Notes

L’élaboration de ce matériel didactique participe d’un projet scientifique plus vaste, qui réunit des chercheurs de l’Université de Lausanne (UNIL) appartenant tant à la section d’histoire et esthétique du cinéma qu’à celle de langue et littérature françaises. Intitulé « Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal », ce projet entre par ailleurs dans une collaboration entre l’UNIL et la Cinémathèque suisse visant, entre autres choses, à mettre en valeur les fonds d’archives de la Cinémathèque1. Dans le cas présent, l’activité scientifique porte sur le fonds manuscrit confié à l’institution par le réalisateur Claude Autant-Lara, et plus particulièrement sur les différentes étapes scénaristiques d’adaptations de textes de Stendhal (Le Rouge et le noir, La Chartreuse de Parme et Lucien Leuwen), pour lesquelles le cinéaste a collaboré avec un tandem de scénaristes, Jean Aurenche et Pierre Bost.

D’emblée, l’un des volets du projet a été de faire en sorte que les recherches bénéficient à d’autres acteurs institutionnels, et en particulier aux enseignants de français du secondaire II ; en cela, le projet s’inscrit aussi dans les actions que l’UNIL conduit depuis longtemps dans le domaine de la formation continue des enseignants. L’intérêt des activités didactiques autour de l’adaptation cinématographique de textes littéraires est en effet reconnu de longue date, et il semblait clair pour les membres du projet que l’étude du fonds Autant-Lara pouvait contribuer à nourrir et renforcer de telles pratiques.

Une des particularités des séquences et des supports proposés ici est ainsi de ne pas uniquement proposer une confrontation entre le texte et le film, mais de considérer également cette étape intermédiaire qu’est le scénario, d’exploiter les potentialités didactiques de ce support, afin de favoriser la compréhension de certains paramètres formels d’un texte ou d’un film (cf. encore la partie 3). Une autre caractéristique de ce matériel est que, dans la perspective de l’enseignement du français, il privilégie une approche linguistique et poétique, afin d’éclairer des spécificités propres aux dispositifs et aux médiums dont un texte et un film disposent respectivement afin de déployer un récit. Autrement dit, les séquences ne débouchent pas sur des commentaires visant prioritairement les particularités de l’écriture de Stendhal (ou de celle d’Autant-Lara, Aurenche et Bost) ; néanmoins, il est assurément possible de réinvestir en ce sens certains constats qui auront été faits durant le travail en classe2.

Notes

1. Plus précisément encore, il s’agit d’un projet soutenu par le Fonds national de la recherche scientifique (projet n° 100013 149394).?

2. Dans leur ouvrage consacré à l’enseignement du cinéma dans les leçons de français, Busson & Perichon distinguent quatre pratiques courantes dès lors que l’on confronte les élèves à une adaptation cinématographique d’un texte lu en classe (cf. Busson & Perichon 1998 : 136-137) : l’adaptation comme illustration du texte ; l’adaptation comme transition vers le texte ; la comparaison du texte et du film ; la confrontation de deux écritures. Les commentaires et les séquences didactiques mis à disposition ici s’inscrivent donc dans la troisième approche.?