Un Datacenter moderne pour l’UNIL

Dans le cadre d’une coopération avec l’EPFL, l’UNIL va intégrer le nouveau datacenter de l’EPFL, plus efficient d’un point de vue durabilité et capable d’héberger plus de serveurs puissants avec une meilleure gestion énergétique.

Situation actuelle à l’UNIL

L’UNIL possède actuellement 3 datacenters en ses murs qui datent de 1977, 2004 et 2013. Or, comme tous les aspects de l’informatique, la technologie impliquée dans la construction, gestion et sécurité des centres de données a énormément évolué. Notre datacenter de 1977 n’est donc clairement plus adapté d’un point de vue sécurité et durabilité. De plus, la salle équipée pour les serveurs les plus puissants est presque pleine.

« Facile ! », me direz-vous. « On met tout dans le cloud ! ». Bien que le cloud puisse effectivement remplir un certain nombre de nos besoins, et l’UNIL l’utilise d’ailleurs déjà, de nombreux autres besoins ne peuvent pas être satisfaits pour les raisons principales suivantes :

  • Sécurité des données : comme entité publique, gérant des données personnelles, sensibles et soumises au secret de fonction, les possibilités d’utilisation du cloud sont fortement restreintes par les lois en vigueur.
  • Coût : le coût du cloud est intéressant pour des applications ciblées, des besoins ponctuels ou des performances particulières. Pour des besoins constant (stockage, calcul, machines virtuelles, etc.), le coût du cloud est très élevé sur du long terme.

Bien que la construction d’un nouveau centre de données ait été envisagée dans un futur bâtiment de l’UNIL, les délais de construction, le coût extrêmement élevé pour l’UNIL et la difficulté de réaliser un centre de données efficace à cause de sa petite taille, il a été décidé de s’associer à l’EPFL pour occuper une petite partie du nouveau centre de données qui vient d’être inauguré.

Les armoires à serveurs réservées pour l’UNIL

Le nouveau datacenter en quelques chiffres

Dans le cadre de sa politique de durabilité, l’EPFL a totalement rénové sa centrale de chauffe par thermopompes (CCT). Afin de profiter de cet apport d’énergie propre, un datacenter moderne et spacieux a été intégré à ce bâtiment qui se situe entre les rails du TSOL et la rivière Sorge, à peu près entre l’UNIL et l’EPFL. Ce dernier sera mis en production en deux étapes. La première étant terminée, les premiers équipements peuvent y être installé depuis mai 2022.

Voici quelques informations chiffrées :

  • Racks : 200 racks à haute densité (9x plus que le nombre de rack similaires à l’UNIL). 16 racks à disposition de l’UNIL.
  • Puissance totale : 4MW (MegaWatt)
  • Récupération de chaleur : des thermopompes permettront de récupérer l’énergie dégagée par les serveurs.
  • Energie propre utilisable :
    • Photovoltaïque : 170kW sur la toiture et la façade
    • 4 pompes à chaleur : 24 MW disponible utilisés pour tous les bâtiments de l’EPFL.
  • Réutilisation de 80% de la chaleur produite par les serveurs

Pour comparer, la puissance du CCT correspond à environ 6-7 % d’un réacteur nucléaire d’ancienne génération (365 MW pour Beznau) ou à 2 pourcents d’un réacteur plus récent (Leibstadt, 1233 MW).

Les prochaines étapes

A terme, ce nouveau centre de données deviendra notre site principal et hébergera les infrastructures les plus sensibles, les plus critiques et les plus gourmandes en énergie. En parallèle, le plus vieux centre de données de l’UNIL sera progressivement abandonné.

Même si les rôles de chaque local est bien défini, la mise en œuvre est bien plus complexe. Le déménagement d’une infrastructure centrale n’est pas une chose aisée car un transfert mal pensé risque de créer de fortes perturbations sur le système d’information ou sur le matériel. De nombreuses contraintes existent, dont les principales :

  • Ne pas interrompre les services. Il n’est pas envisageable d’arrêter SAP qui gère les finances et les RH de l’UNIL ou Moodle, nécessaire pour l’enseignement pendant plusieurs jours par exemple.
  • Minimiser les déplacements qui entraînent un grand risque de défaillance de nos serveurs.
  • Migrer par étape afin de valider le réseau (câblage, bande passante etc.) au fur et à mesure.

Il faut également savoir que cet emménagement crée un jeu de chaise musicale entre datacenter jusqu’à vider le plus ancien. L’utilisation du nouveau datacenter va donc nécessiter des modifications dans tous ceux de l’UNIL.

Les racks à l’intérieur des armoires

L’installation de nos infrastructures dans le nouveau datacenter sera donc un mélange de déménagement d’infrastructures existantes et d’installation de nouvelles infrastructures lors de leur renouvellement. Les plans de migration des infrastructures devront tenir compte de toutes ces contraintes.

D’un point de vue pratique, les nouveaux serveurs des infrastructures de calcul haute performance gérés par la Division de calcul et de soutien à la recherche (DCSR) sont en cours d’installation dans le nouveau datacenter. Le déménagement des serveurs existants se fera en plusieurs étapes afin d’éviter une coupure de service. Les personnes utilisant les services de la DCSR ne devraient rien remarquer.

Un datacenter pour l’avenir

Ce nouveau datacenter est à la pointe de la technologie actuelle et sera donc une infrastructure clé pour l’UNIL. La collaboration avec l’EPFL permettra de mettre en commun différentes compétences pour sa gestion et son évolution. De plus, son utilisation permettra une bien meilleure efficacité énergétique qu’actuellement et permettra donc de réduire notre impact écologique lié aux infrastructures informatiques centrales. La complexité du transfert des infrastructures implique toutefois une utilisation graduelle et lente du nouveau datacenter.

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