Ce qui frappe lorsqu’on étudie l’histoire du pénitencier de Bochuz, construit en 1930, ce sont les idées novatrices à l’origine de sa conception – établissement agricole introduisant un système de peines progressif, permettant de passer d’un isolement cellulaire à un régime auburnien, puis à une vie communautaire – qui ont été modifiées dès le début. En effet, les projets gagnants du concours d’architecture n’ont pas été concrétisés, le programme de départ a été simplifié, les locaux qui étaient susceptibles de recevoir une vie en communauté (le réfectoire et la salle commune), ont été éliminés. Le projet paraissait prometteur, finalement c’est une solution archaïsante qui l’a emporté, malgré une apparence moderniste, avec des lignes épurées et des toitures plates. Entre discours théorique et mise en œuvre, apparaît un décalage dès le début, or celui-ci s’accentue toujours plus avec le temps.