Appel à contributions pour un colloque interdisciplinaire
Université de Lausanne (UNIL), les 29-31 octobre 2025
Co-organisation :
Romain Bionda, Dominique Kunz Westerhoff et Alicia Schmid (UNIL)
Comité scientifique :
Sara Buekens (Université libre de Bruxelles), Pierre Schoentjes (Université de Gand)
& le Centre interdisciplinaire d’étude des littératures (UNIL).
Ce colloque est consacré aux écopoétiques des « genres de l’imaginaire » (conte, fantastique, fantasy, science-fiction, utopie/dystopie, uchronie, récit d’anticipation, récit post-apocalyptique…), de langue française ou de toute autre langue, du XIXe siècle à nos jours. Il portera en particulier sur les formes expressives et les enjeux de l’imaginaire environnemental au prisme d’une ontologie non réaliste : sémantique des mondes, éconarratologie et caractérisation de personnages, imagination allégorique et stylistique, configurations imageantes et incarnations de rapports au vivant, pragmatique de l’imaginaire et effets de réception… À partir des littératures de genre et à leurs entours, des phénomènes d’interculturalité, de transfictionnalité ou d’intermédialité (cinéma, bande dessinée, roman graphique, jeu vidéo…) pourront également être observés.
Du roman Ignis (1883) de Didier de Chousy au film d’animation Flow (2024) de Gints Zilbaldis, en passant – pour les cinquante dernières années – par le roman Ecotopia (1975) d’Ernest Callenbach, le dessin animé FernGully: the Last Rainforest (1992), la Klimatrilogie(2017) théâtrale de Thomas Köck, la bande dessinée The End (2018) de Zep ou encore le jeu vidéo After us (2023) de Piccolo Studio, de très nombreuses œuvres ressortissant aux genres de l’imaginaire accordent une place importante à des enjeux écologiques. Les œuvres en question abordent ou évoquent des sujets en lien à la biodiversité, au climat, aux énergies, aux paysages, à la pollution, etc. Ces éléments servent parfois à nouer l’intrigue, lorsqu’il s’agit pour les personnages d’empêcher la survenue d’une catastrophe ou de résoudre un problème environnemental – ainsi du jeu vidéo Horizon Zero Dawn(2017) de Guerrilla Games –, ou de trouver un moyen de vivre avec le changement environnemental, comme dans la pièce Quand viendra la vague (2019) d’Alice Zeniter. Plus souvent, ils donnent un cadre narratif au récit ou apparaissent uniquement en toile de fond, lorsque les personnages évoluent dans un monde postapocalyptique compromettant leur survie – ainsi de la bande dessinée Le Transperceneige (1982-1983) de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette – ou, au contraire, dans un monde à l’abri de ses pressions mortifères les plus critiques, comme dans Always Coming Home (1985) d’Ursula K. Le Guin. Quoi qu’il en soit de leur degré d’élaboration, ces éléments constituent autant de propositions écopoétiques de l’imaginaire. Notre colloque vise à embrasser cette profusion, cette diversité, cette actualité multimédia, mais aussi à cerner des spécificités de genres, d’écritures et de supports, à étudier leurs points de contact, de translation ou d’hybridation, avec en point de mire une défense et illustration des genres de l’imaginaire dans le champ des green studies.