Appel à communication pour le prochain colloque parisien de Transfopress (VIIIe rencontre du réseau Transfopress), du 9 au 11 mars 2022
Paris (BnF, BULAC)
Appel à communication en anglais [PDF]
Appel à communication en français [PDF]
Paris, comme d’autres mégapoles-métropoles européennes et mondiales, s’est construite au fil du temps par une succession de migrations internes, auxquelles sont venues s’ajouter plusieurs vagues d’immigration. République des arts et des lettres, lieu de refuge, de création et de légitimation, surnommée la « Babel des temps modernes », la Ville-Lumière a été au cours de deux derniers siècles, une destination privilégiée de différents types de mouvement de population. Sous la Monarchie de Juillet, le Second Empire et jusqu’à la Troisième République, des étudiants et des artistes de toutes origines évoluent dans l’espace parisien à côté de réfugiés politiques et d’ouvriers de provenances multiples, mais également de visiteurs et de résidents fortunés. On s’installe à Paris pour fuir la répression ou la persécution politique, pour échapper à des scandales financiers ou sexuels (Oscar Wilde), pour profiter de l’offre culturelle et scientifique de la ville, ou encore en espérant y trouver un moyen de subsistance. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Guerre Froide, la décolonisation, la multiplication de guerres civiles ou de confrontations régionales à partir des années 1990, des victimes de régimes autoritaires et totalitaires ou de conflits y ont côtoyé des artistes attirés par la créativité culturelle de la capitale française, des dissidents et exilés politiques y ont rejoint des migrants à la recherche d’un meilleur avenir. Des personnes d’horizons géographiques divers et variés, ont constitué la société parisienne et ont contribué à la fabrique d’une métropole cosmopolite et polyphonique. Au sein de cette mosaïque d’une grande diversité linguistique, des journaux et des périodiques s’adressant à un public maîtrisant peu ou pas le français, ont vu le jour.
Ce colloque se fixe pour objectif de mettre en évidence la contribution de la presse, publiée dans la région parisienne, dans des langues autres que le français – dont nombre des titres restent encore à découvrir – à une meilleure connaissance de sa topographie, de sa polyphonie, de sa sociologie, de l’évolution de son paysage socioculturel et de son éventuel apport à une meilleure intégration de ses lecteurs dans leur lieu d’accueil. L’étude des journaux et des périodiques fondés par ou pour les différentes communautés linguistiques, devrait permettre d’éclairer cet angle mort de l’histoire de la presse parisienne et de poser les jalons d’une histoire polyphonique de la presse publiée à Paris et dans ses environs directs.
Il s’agit de relever les différents lieux liés à la production et à la circulation de ces journaux, de repérer les acteurs qui les ont initiés, alimentés et fait vivre, répertorier les langues et les formes de leur rédaction et de leur publication. Cette presse a été produite dans des imprimeries, a circulé grâce à des réseaux de distribution, a introduit ou reproduit des modèles éditoriaux, a touché un lectorat et a également stimulé une vie économique et culturelle spécifique, grâce notamment aux publicités qu’elle héberge pour des entreprises ou des associations reflétant l’activité des différentes communautés linguistiques.
Lors de ce colloque, qui vise à réunir d’un côté des chercheurs travaillant sur l’histoire de la presse, l’histoire de l’immigration, l’histoire de l’exil, de l’expatriation et du « tourisme », l’histoire de Paris et de ses quartiers, notamment, et d’un autre côté les acteurs des bibliothèques œuvrant pour le signalement, la conservation et la valorisation de ces collections, les communications pourraient :
- proposer des panoramas par langue ou période de publication
- aborder des thématiques transversales
- constituer un corpus, en répertoriant les périodiques et en esquissant une cartographie dans le paysage bibliothécaire parisien
- mener des études prosopographiques sur les acteurs (rédacteurs, éditeurs, imprimeurs)
- explorer le contenu des périodiques en question, en lien avec la vie sociopolitique, économique et culturelle parisienne
- reconstituer les réseaux de circulation de personnes, d’idées, de modèles médiatiques
- étudier les transferts culturels, à la fois entre les périodiques allophones, mais aussi dans leurs interactions avec la presse publiée en français ou encore les modèles importés de l’étranger
- effectuer des études sur la réception de cette presse, au sein de l’espace médiatique parisien
- évaluer l’influence de cette presse dans les pays d’origine de leurs éditeurs et de leurs lecteurs (influence culturelle, politique…)
Modalités de soumission
Si vous souhaitez participer aux travaux de ce colloque, prévu à Paris en mars 2022, veuillez envoyer d’ici le 15 juillet 2021, à l’adresse suivante transfopress2022@gmail.com, votre proposition en français ou en anglais, de 1500 caractères maximum, suivie d’une brève présentation biobibliographique. Les notifications d’acceptation seront communiquées fin septembre 2021. Les langues de travail de cette rencontre seront le français et l’anglais.
Une sélection de communications sera publiée dans le cadre d’un ouvrage collectif. Les modalités d’organisation – présentiel ou visioconférence, voire les deux – de ce colloque seront choisies en fonction de l’évolution de la crise sanitaire et précisées par la suite.
Coordinateur (au nom du réseau Transfopress) : Nicolas Pitsos
Institutions co-organisatrices : Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (Université Paris-Saclay), BNF, CREE (Inalco), ICT (Université de Paris), LARCA UMR 8225
(Université de Paris, CNRS)
Partenaires : BULAC, La contemporaine
Comité d’organisation : Diana Cooper-Richet, Bénédicte Deschamps, Stéphanie Prévost, Isabelle Richet
Comité scientifique : AZIZI Asmaa, LabSIC/Université Sorbonne Paris Nord ; COLLIGAN Colette, Simon Fraser University ; COEURÉ Sophie, ICT/Université de Paris ; COOPER-RICHET Diana, CHCSC/Université Paris-Saclay, coordinatrice du réseau Transfopress ; DESCHAMPS Bénédicte, LARCA UMR 8225/Université de Paris, CNRS ; DOS SANTOS Graça, CRILUS/Université Paris Nanterre ; DREYFUS-ARMAND Geneviève, CERMI, FRAMESPA/Université de Toulouse Jean Jaurès ; GUICHARD Benjamin, BULAC ; GUIMARÃES Valéria dos Santos, UNESP – Universidade Estadual Paulista, Brésil ; HOREL Catherine, CETOBaC/Ehess, CNRS ; LEBRE Céline, La contemporaine ; LE PAPE Isabelle, BNF ; LOPEZ ROMERO Laura, Université de Malaga ; LÜSEBRINCK Hans-Jürgen, Université de la Sarre ; MERMIER Franck, Laboratoire d’Anthropologie Urbanités Mondialisations/CNRS
; MEZZASALMA Philippe, BNF ; PITSOS Nicolas, BULAC, CREE/Inalco ; PREVOST Stéphanie, LARCA UMR 8225/Université de Paris, CNRS ; PROVATA Despina, Université nationale et capodistrienne d’Athènes ; RICHET Isabelle, Université de Paris ; SANTIAGO GOMEZ Arnulfo Uriel, Universidad Autónoma Metropolitana, Mexique ; SERVANT Catherine, CREE/Inalco ; TÜRESAY Özgür, Proclac/EPHE-PSL ; YON Jean-Claude, École Pratique des Hautes Études/PSL ; YU Loïc Min, BULAC.