3e congrès de l’Association suisse d’histoire du sport (ASHS) | Aux premiers temps des sports modernes et des « jeux nationaux » en Suisse (1850-1950)

Exercice d’ensemble pendant la Fête fédérale de gymnastique de 1951 à Lausanne. Archives de la Fédération Suisse de Gymnastique, Musée du sport suisse.

En raison de la pandémie de Covid-19, le congrès est annulé et reporté à l’automne. Des informations supplémentaires seront communiquées en temps voulu. 

Vendredi 20 mars 2020 (9h00 – 18h00) – Synathlon – 2218 & 2212

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Comment les sports modernes se sont-ils implantés en Suisse? Et quelle rôle ont-ils joué dans la construction de l’identité nationale suisse? Ces deux questions mobiliseront les chercheurs et chercheuses qui participeront au 3e congrès de l’Association suisse d’histoire du sport (ASHS) qui se déroulera le 20 mars prochain sur le campus de l’UNIL (bâtiment Synathlon).

Cette période voit également une complexification du champ des exercices corporels avec une circulation intense des savoirs en la matière. En effet, de nouvelles formes de gymnastique apparaissent, telle la gymnastique suédoise, qui viennent concurrencer la gymnastique dite « militaire » (plutôt d’influence prussienne) encore dominante en Suisse. De plus, les sports dits « modernes » invités dans d’autres pays, tels le cyclisme et le football, commencent à s’implanter dans le tissu urbain par l’entremise des actions conjuguées des touristes britanniques, pédagogues oeuvrant dans des pensionnats (surtout de l’Arc lémanique) ou de jeunes membres de l’élite économique marquée par une forte anglophilie.

Ainsi, en moins d’une quarantaine d’années, des associations nationales sont créées (Union vélocipédique suisse en 1883 et Association suisse de football en 1895), dont le but premier consiste à développer la pratique. Dans un deuxième temps, ces dernières s’engagent dans l’organisation de compétitions à l’échelle nationale. Alors qu’au départ, ces nouvelles pratiques étaient incomprises par la majorité de la population et combattues par les tenants de la gymnastique militaire, au tournant du XXe siècle, elles commencent à se diffuser sur le territoire, vont bientôt participer à la construction de la nation et devenir des activités économiques d’importance.

Cette journée d’étude a pour but d’étudier autant l’impact de l’arrivée des sports modernes sur les activités physiques déjà en place que la nationalisation des sports modernes qui s’opère progressivement à la fin du XIXe siècle. De fait, il s’agit de comprendre le double processus auquel est soumis le champ des exercices corporels :

– soit celui de la sportivisation (création de compétitions, homogénéisation des formes de pratique, développement d’une hiérarchie d’institutions)

– soit celui de la nationalisation (présence croissante de citoyens suisses dans les différentes organisations, développement d’une rhétorique nationaliste et usage de symboles nationaux autour des événements sportifs), qui va voir ces activités devenir à la fois des symboles et des vecteurs pour la construction de la nation.

Le double processus auquel est soumis le champ des exercices corporels n’a jamais été véritablement traité et comporte un indéniable intérêt historiographique. Cette journée d’étude fait suite à de précédentes manifestations organisées par l’Association suisse d’histoire du sport (Lucerne 2017, Neuchâtel 2018) ainsi qu’un double panel sur « l’Internationalisation des sports en Suisse » organisé à l’occasion des IVe Journées suisses d’histoire à Lausanne en 2016.

Organisation: ISSUL (en partenariat avec CIES-Neuchâtel, Sozialarchiv Zürich et Universität Luzern)
Pour toute information complémentaire: philippe.vonnard@unil.ch