Plaidant pour une collaboration des sciences et disciplines du texte, cet essai questionne le paradoxe qui fait qu’un texte littéraire, tout en étant soumis à d’incessantes variations, reste pourtant la même œuvre.
Cette tension entre permanence et variation est étudiée par Jean-Michel Adam (Section de français), à partir d’auto-récritures génétiques et intratextuelles (de Victor Hugo, Albert Camus et Marguerite Duras récrivant un de leurs propres textes) et d’hétéro-récritures intertextuelles (de Charles Perrault à Robert Desnos, Blaise Cendrars, René Char et Philippe Beck).
Les mêmes tension et appropriation caractérisent le passage du texte au livre (variations éditoriales des « Petits poèmes en prose » de Baudelaire et des « Illuminations » de Rimbaud) et les traductions (variations exemplifiées par des textes de Franz Kafka, de Jorge Luis Borges et de Lewis Carroll revu par Antonin Artaud).
Jean-Michel Adam, Souvent textes varient. Génétique, intertextualité, édition et traduction, Paris, Classiques Garnier, 2018.