Entre 1301 et 1461, quinze évêques se sont succédé sur le siège épiscopal de Lausanne. Nous avons conservé les actes testamentaires de neuf d’entre eux. Individus particuliers en raison de leur fonction à la fois temporelle et spirituelle, ils ne peuvent se soustraire – sauf circonstances particulières – à l’organisation de leur mort prochaine.
Comment Guillaume de Challant, Georges de Saluces et les autres évêques de Lausanne pensent-ils l’éternité ? Comment peut-on entretenir son souvenir sur le plan individuel et participer simultanément à une mémoire institutionnelle ?
Ce sont quelques-unes des questions auxquelles répond ce numéro des Cahiers lausannois d’histoire médiévale de Kérim Berclaz (Section d’histoire). Le cas lausannois montre que les occasions d’entretenir sa mémoire sont nombreuses et se manifestent par des gestes variés. Ceux-ci illustrent l’économie de la mort, mise en place par et pour les défunts dans l’Europe occidentale à la fin du Moyen Âge ; ils disent en outre le positionnement social élevé du testateur et son désir d’éternité.
Kérim Berclaz, Les voies de l’éternité. Les testaments des évêques de Lausanne et la construction d’une mémoire épiscopale (XIVe -XVe s.), Lausanne, Cahiers lausannois d’histoire médiévale, n°57, 2017.