Entre 1880 et 1920, les champs de la médecine, de la psychologie, de la neuropsychiatrie et de la psychanalyse élaborent des théories de la subjectivité marquées par les phénomènes intrigants de la neurasthénie, de l’hystérie et de l’hypnose. Alors que les discours sur les projections lumineuses s’approprient volontiers la culture du corps nerveux qui circule autour de 1900 dans l’imaginaire médical et populaire, on constate que, parallèlement, le cinématographe devient la nouvelle métaphore du psychisme.
Qu’y a-t-il donc de commun entre le cinéma et les disciplines médico-psychologiques au tournant du XXe siècle ? Sur quelles bases peut-on rapprocher la pratique culturelle des projections lumineuses et les théories du psychisme ? Comment comprendre l’intérêt des savants pour le cinéma et l’influence des sciences sur la manière d’appréhender l’expérience filmique ?
L’ouvrage de Mireille Berton (Section d’histoire et esthétique du cinéma) répond à ces questions en plaçant au centre de l’analyse l’imaginaire du corps nerveux. L’auteure développe une histoire culturelle des premiers spectateurs dans ses interactions avec les disciplines médico-psychologiques.
Mireille Berton, Le Corps nerveux des spectateurs. Cinéma et sciences du psychisme autour de 1900, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2015.
ON EN PARLE DANS LES MÉDIAS
- Comment notre esprit devint un espace hanté, Le Temps, 07.11.2015.