Cet ouvrage décrit pour la première fois la manière dont le genre de l’utopie est devenu un lieu d’imaginations politiques concurrentes entre 1848 et 1930 et explique comment l’utopie a changé la réalité sociale à plusieurs reprises.
L’étude de Robert Leucht (Section d’allemand) aborde les utopies discrètement formulées du réalisme, l’essor du genre autour de 1900, les utopies d’ingénierie du début du XXe siècle, ainsi que la théorisation de l’utopie après 1918 (Ernst Bloch, Karl Mannheim, Robert Musil). L’auteur analyse plusieurs écrivains parmi lesquels Alfred Döblin et Adalbert Stifter, tout comme les nombreuses impulsions que l’utopie germanophone doit à la littérature américaine, française et russe.
Cette histoire de l’utopie moderne est en somme bien plus que celle d’un genre littéraire. Elle renvoie à une question plus générale en études culturelles: la relation entre littérature et politique. Elle nous permet de voir plus précisément les histoires racontées, les personnages inventés et les discours scientifiques utilisés pour envisager la promesse d’un monde meilleur.
Robert Leucht, Dynamiken Politischer Imagination. Die deutschsprachige Utopie von Stifter bis Döblin in ihren internationalen Kontexten, 1848-1930, Berlin, DeGruyter, 2016.