Dans l’Occident médiéval, au moins depuis le XIIe siècle, et dans l’Europe de l’époque moderne, les cours ont été des centres de production, de conservation et de diffusion des textes concernant les sciences de la nature.
En rapport direct avec cet extraordinaire intérêt, des savoirs situés à la frontière entre le licite et l’illicite tels que l’astrologie, la divination et la magie, ont occupé une place centrale dans les pratiques et les représentations du pouvoir. Cette situation particulière n’a pas empêché le développement d’une répression de ces « arts », à géométrie variable selon les lieux et les circonstances.
De Frédéric II à Rodolphe II, les cours princières et ecclésiastiques ont été à la fois des laboratoires d’experimenta en la matière, des lieux stratégiques d’affirmation de la souveraineté, mais aussi de rivalités multiples, de manipulations en tout genre et de guerre psychologique. Les textes réunis par Martine Ostorero (Section d’histoire), Agostino Paravicini Bagliani (Section d’histoire) et Jean-Patrice Boudet sont issus du colloque international qui s’est tenu à Lausanne en 2014.
Jean-Patrice Boudet, Martine Ostorero et Agostino Paravicini Bagliani (dir.), De Frédéric II à Rodolphe II : astrologie, divination et magie dans les cours (XIIIe-XVIIe siècle), Florence, SISMEL – Edizioni del Galuzzo, 2017.