Analyse

Afin d’aborder ce vaste sujet, plusieurs hypothèses ont été émises.

Tout d’abord, les recherches de contextualisation mènent à penser que le sujet de féminisme est perçu comme un sujet politique.

Ensuite, des hypothèses de recherches ont été extraites d’une première analyse (Reinert) des données disponibles et les deux axes d’approfondissement suivants ont étés retenu:

  • Le JdG, la GdL et le NQ perçoivent les femmes dans le monde du travail comme un sujet féministe.
  • Le JdG, la GdL et le NQ associent les mouvements féministes aux autres luttes sociales.

Le féminisme perçu comme sujet politique ?

La première hypothèse a été faite sur la base de la contextualisation et dès les premières analyses Reinert plusieurs résultats allaient dans ce sens. En effet, avec le corpus État, les sujets

 sont très variés (politique, crime, international, économie), toutefois, lorsque l’étude de son intersection et faite, le sujet “politique” sort particulièrement du lot comme on le voit sur l’image ci-dessous, ce qui montre la connotation politique du féminisme.

De plus, en particulier pour les acteurs: personnalités publiques et médias, on remarque que la distribution de sujets devient très politique dès que l’on étudie son intersection avec féminisme. Ceci met en valeur que même dans les corpus qui ne parlent pas directement de politique, quand on croise avec “féminisme” on revient toujours à des sujets politiques.

Les femmes dans le monde du travail perçu comme sujet féministe ?

La seconde hypothèse est venue du fait que dans le corpus d’intersection entre Entreprise et Féminisme ci-dessous, la classe principale identifiée est relative aux conditions de la femme dans l’entreprise, alors que dans le corpus Entreprise simple, ce sujet est trop peu traité pour être détecté.

Cela signifierait que le sujet de la position des femmes dans les entreprises est traité uniquement lorsque l’article parle de féminisme, et que la presse romande perçoit les femmes dans le monde du travail comme un sujet principalement féministe.

Pour tester cette hypothèse, une intersection a été faite entre le corpus Entreprise et le mot femme, puis cette même intersection a été croisée avec le corpus féminisme. Le résultat de ces intersections successives est que seulement 2,1% des articles parlant de femmes et d’entreprises parlent également de féminisme. Ceci tend à infirmer l’hypothèse que le sujet des femmes dans les entreprises est majoritairement perçu comme féministe. Cependant, en regardant qualitativement la teneur des articles dans l’intersection entre Entreprise et femme on s’aperçoit que la plupart d’entre eux ne mentionnent le mot entreprise qu’en passant. Le monde de l’entreprise, ou le fonctionnement d’une entreprise en particulier, ne sont pas les sujets principaux de la majorité de ces articles. Au vu de cette observation, il n’est pas possible de confirmer ou d’infirmer notre hypothèse de départ sur la base d’analyses supplémentaires.

Le féminisme amalgamé aux autre luttes sociales ?

La troisième hypothèse vient du fait que le dendrogramme de l’intersection de ‘Partis politiques’ avec ‘Féminisme’  ci-dessous présente une classe contenant des mots comme ‘noir’ ou ‘pacifiste’, ce qui tend à montrer une certaine convergence des luttes avec, entre autre, les manifestations contre la guerre ou encore défendant les droits des personnes noires.

Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, la démarche décrite ci-après a été adoptée.

Une étude quantitative a été réalisée. Tout d’abord, une analyse fréquentielle a été effectuée grâce à un nouveau corpus constitué de textes représentant les luttes sociales. Les mots clés utilisés pour le créer sont les suivants:

  • pacifiste/pacifisme
  • raciste/racisme
  • mouvement/droit des noir(s)
  • mouvement/manifestation antiraciste
  • mouvement/manifestation/délégation syndicaliste
  • mouvement/manifestation/délégation ouvrier
  • écologie/écologisme/écologiste
  • luttes sociales
  • mots clés liés aux mouvements LGBT

Ensuite, une étude basée sur du topic modelling, et de l’étude de dendrogrammes Chi2 a étée effectuée et une sentiment analysis a été réalisée. Enfin une étude qualitative a étée faite.

Un premier indice qui tend à confirmer l’hypothèse est que l’intersection entre le corpus de lutte sociales et féminisme semble importante en taille. En effet 13% des articles parlant de féminisme parlent aussi d’autres luttes sociales.

De plus, 2% des articles parlant de luttes sociales parlent aussi de féminisme ce qui est beaucoup moins .

 

En ce qui concerne l’analyse fréquentielle, les graphiques suivant ont été obtenus:

D’important pics de présence de l’association entre féminisme et d’autres mouvements de luttes sont notables

En premier lieu en 1981, des manifestations pacifistes ont lieu en Europe et les mouvements féministes s’y associent particulièrement.

En 1987, des associations fréquentes sont faites aussi avec les mouvements écologistes mais cela est principalement due au fait que les élections fédérales ont lieu et que les féministes apportent leur soutien à ces partis.

En 1991, un pic est également observé mais causé par les élections fédérales et cantonales auxquelles les mouvements féministes participe aux cotés des autre mouvements sociaux.

En 1995, bien que cette année est à nouveau celle des élections, aucun pic n’apparaît. Toutefois aucune explication venant de la contextualisation n’explique ce phénomène, mis à part le fait que ce ne soit pas à la fois une année d’élections fédérales et cantonales.

Ainsi, ces pics confirment l’association particulière entre les mouvements féministes et les autres luttes sociales ou mouvements politiques.

Ces pics ne couvrant pas toute la période étudiée, une étude qualitative a été menée afin d’étudier si même hors des périodes électorales cette association est faite. Cette analyse, bien que partielle, a confirmé l’hypothèse. Deux des exemples notables sont des articles d’association de mouvement de causes féministes à des mouvements pacifiste et à des mouvements LGBT:

“… participation plus large que par le passé d’autres secteurs de la population : représentants de groupes minoritaires, en particulier noirs et «chicanos» ainsi que plusieurs délégations de syndicalistes et d’organisations féministes.”

“La présidente du PS valaisan, a comparé la lutte des homosexuels avec celle du mouvement féministe pour l’égalité des droits. ”

Une étude plus dynamique a également été réalisée grâce à des dendrogrammes chi2 mais aucun résultat viable n’a pu être extrait. En effet, les sujets n’ont pas beaucoup évolués au cours de la période étudié (et sur le corpus d’intersection de féminisme et luttes sociales) et aucun pic notables n’ont pu être utilisés pour tirer des conclusions.

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