Des chercheurs·euses à HEC Lausanne vont travailler à évaluer le risque de collisions dans l’espace

Le nombre de satellites commerciaux en orbite basse autour de la Terre ne cesse de croître, ce qui augmente le risque posé par les débris spatiaux. Évaluer les risques de conjonctions – ces moments critiques où deux objets spatiaux pourraient se heurter – est devenu impératif. La Prof. Valérie Chavez et Soumaya Elkantassi, chercheuses au Département des opérations à la faculté des HEC (UNIL), viennent d’obtenir un financement de la US Air Force pour lancer un projet de recherche qui sera conduit en collaboration avec le Prof. Anthony Davison de l’EPFL.

Ce projet vise à valider puis implémenter une approche statistique totalement novatrice dans le domaine de l’évaluation des risques de collisions spatiales.

Le défi

Déterminer si deux entités spatiales risquent de s’entrechoquer est une mission complexe.

D’une part, les données utilisées pour cette évaluation sont souvent altérées par des bruits ou des interférences. L’extraction d’informations précises n’en devient que plus ardue. D’autre part les trajectoires des satellites, perturbées par une multitude de facteurs tels que les erreurs de mesure, les fluctuations atmosphériques et les interactions gravitationnelles, ajoutent une couche de complexité. Cette opération est donc intrinsèquement statistique.

Pourtant, bien qu’il existe une importante littérature d’ingénierie sur le problème, ce sujet n’a presque pas retenu l’attention de la communauté des statisticiens·ennes.

Le projet

Le projet, co-dirigé par Valérie Chavez à HEC Lausanne et Anthony Davison de l’EPFL vise à exploiter la théorie statistique des valeurs extrêmes pour évaluer le risque de collisions spatiales. Soumaya Elkantassi, une post-doctorante qui a récemment rejoint la Faculté, et déjà experte dans ce domaine, prendra les rênes de cette recherche ambitieuse.

Cette initiative a suscité l’intérêt des experts de la NASA spécialisés dans les conjonctions spatiales, ainsi que l’approbation du financement par l’US Air Force via leur Bureau Européen de Recherche et Développement Aérospatial (EOARD).