Tourisme du vin et territoire: pour une approche par les compétences. Cas du canton du Valais (Suisse)

vignes

Thèse en études du tourisme, soutenue le 29 septembre 2025 par Diane Laugel, rattachée à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) de la FGSE.

L’œnotourisme est souvent présenté, dans les discours officiels comme dans les médias, comme une évidence : une alliance harmonieuse entre la passion du vin et l’attrait pour le voyage et la découverte. Pourtant, derrière cette image séduisante, la réalité est bien plus nuancée. En effet, ce n’est pas parce qu’on produit du vin qu’on devient automatiquement une destination touristique. En réalité, les projets sont très divers dans leurs formes, leurs objectifs et leurs résultats. Et le terme « œnotourisme », à force d’être utilisé à tout-va, tend à lisser cette diversité et à masquer les efforts concrets que ces initiatives demandent.

De plus, trop souvent, les discours sur l’œnotourisme le réduisent à un rôle de figurant sympathique, prêt à recevoir les touristes. Or, les vignerons ne sont pas toujours à l’origine des projets touristiques, et lorsqu’ils le sont, ils doivent souvent s’associer à d’autres acteurs pour développer une offre qui va au-delà de leur cœur de métier. L’accueil de visiteurs, la création d’événements, la communication ou encore la mise en scène du territoire nécessitent des compétences qui ne sont pas agricoles, mais touristiques, culturelles, relationnelles.

Pour mieux comprendre ces logiques, la recherche s’appuie sur une étude de terrain approfondie menée dans le canton du Valais, en Suisse. Ce territoire viticole, encore peu étudié dans les travaux scientifiques sur le tourisme du vin, offre un cadre idéal pour observer comment l’œnotourisme émerge, se structure et évolue. L’analyse ne se contente pas d’étudier les pratiques actuelles : elle remonte aussi à l’histoire de ces initiatives pour comprendre comment elles se sont inscrites dans le territoire, au fil du temps, en fonction des ressources, des acteurs et des opportunités.

Enfin, cette thèse propose une lecture renouvelée de la notion de territoire. Loin de le considérer comme un simple support géographique ou une terre de production, elle en fait un véritable acteur. Le territoire est vu ici comme un espace d’échanges, de collaborations, de tensions parfois, mais surtout comme un catalyseur d’innovation.

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