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Thèse soutenue par David Amuzu, le 17 décembre 2021, Institut de géographie et durabilité (IGD)
Au Ghana, les entreprises de chocolat du secteur privé opèrent aux côtés de l’État, remettant en cause des décennies de contrôle du secteur du cacao par l’État. Si ce réseau de marché alternatif permet aux entreprises de chocolat de restaurer et de maintenir leur légitimité dans la chaîne de valeur mondiale, l’influence de cette nouvelle dynamique sur les acteurs de la chaîne d’approvisionnement locale, la forte emprise de l’État sur le secteur et les communautés agraires rurales complexes du Ghana restent inconnues. À travers le prisme de l’écologie politique, cette thèse évalue les relations de pouvoir entre l’État, les entreprises privées de chocolat et les petits exploitants agricoles, et la mesure dans laquelle ces relations produisent des changements socio-environnementaux dans les communautés rurales de cacao du Ghana.
Les principales conclusions sont que les entreprises cooptent les institutions agraires locales au stade initial, puis, lorsque le programme de certification prend racine, elles ont tendance à transformer et à déplacer les institutions et les pratiques locales. En outre, les entreprises du secteur privé mobilisent les incitations à la certification pour masquer les relations médiocres et infructueuses de l’État avec les agriculteurs. Dans le même temps, les mécanismes d’incitation produisent une distribution altérée et inégale des bénéfices, des coûts de production et de bureaucratie, des fuites de marché, des vols environnementaux, des relations de travail injustes entre les sexes, une augmentation de la charge de travail et de l’exploitation. En outre, la thèse constate et soutient que si une entreprise régit le contexte agraire local et facilite l’accès des petits exploitants aux ressources productives et aux bénéfices, certaines réalités locales injustes (pratiques et conditions sociales) ne sont pas diagnostiquées et traitées par le programme de certification. En outre, la thèse montre que les pratiques de conservation des agriculteurs dans les cacaoyères sont façonnées par divers facteurs contextuels locaux, tels que la variété de cacaoyer hybride, la réhabilitation continue des cacaoyères, les droits d’accès aux arbres et les relations de travail, l’exploitation forestière illégale, la prolifération des scieries à petite échelle et les politiques de concessions forestières de la Commission forestière. L’influence persistante de ces facteurs est le résultat de certaines forces politiques et économiques historiques et continues.
La thèse conclut que tant que ces contradictions concernant les programmes de certification existent, il n’y a rien de durable et d’éthique dans le cacao qu’une entreprise s’approvisionne auprès des petits exploitants par le biais de ce réseau de marché alternatif. Par conséquent, il est impératif d’augmenter les avantages, d’éliminer les charges et de réduire les contraintes qui entachent l’aspect « durabilité » des programmes de certification.