Comment les étudiants de la FGSE perçoivent-ils le changement climatique dans les réseaux sociaux ? Un miroir tendu par un travail de Bachelor

Un postulat de ce travail de Bachelor réalisé en 2021 par Anastasia Conrad sous la conduite de la Prof. Marie-Elodie Perga : une communication efficace sur le changement climatique, notamment sur les réseaux sociaux, est indispensable pour inciter tout un chacun à l’action puisque le changement climatique est un des défis majeurs du 21e siècle et que l’engagement individuel pour y faire face semble primordial à son auteure dans la mitigation de ce problème. 

Une enquête, sous la forme d’un questionnaire avec QCM et questions ouvertes sur la perception de cette question et le rôle de quelques réseaux sociaux choisis, a été envoyée aux étudiants de la Faculté des géosciences et de l’environnement (FGSE).

Parmi les personnes interrogées et les quelques 74 réponses obtenues, 92% affirment utiliser les réseaux sociaux et 63% disent être déjà passé à l’action suite à un message sur les réseaux sociaux. Pour l’auteure, ces résultats soulignent l’importance des réseaux sociaux dans la communication du changement climatique. Des résultats multiples issus de l’enquête, il ressort pour l’essentiel que les messages sur les réseaux sociaux concernant le réchauffement climatique sont avant tout relayés, d’après les étudiants interrogés, par des groupes activistes et qu’ils sont plutôt de l’ordre de la sensibilisation que de l‘incitation à l’action directe. Les informations en provenance de scientifiques, qu’ils soient du domaine concerné ou non, sont rares sur les réseaux sociaux d’après les répondants. Les résultats reposent sur une solide analyse statistique pour la population étudiée.

L’étude vient démontrer, quant aux réseaux sociaux les plus utilisés et au format dominant, que les étudiants de FGSE se montrent particulièrement attachés à Instagram et à son format de message principal « photo + texte ». En effet, ce réseau diffuse un grand nombre de messages sur le changement climatique pour 75% des étudiants interrogés, et le format qui y correspond revient dans près de la moitié des réponses. Au vu du taux d’utilisation très élevé de ce réseau par les jeunes en Suisse, et du lien prononcé entre le réseau social et le format du message, on ne peut cependant pas tirer de généralités de ces deux résultats comme caractéristiques du discours sur le changement climatique.

La seule caractéristique des messages pour laquelle une corrélation avec l’incitation à l’action a été trouvée est l’abonnement à des chaînes ou pages communiquant sur le changement climatique. On ne connait cependant pas la nature de ce lien : il serait pertinent d’étudier les fondements de ce rapport plus en profondeur, à savoir établir l’existence ou non d’un lien de causalité entre ces deux variables. 

Finalement, une comparaison entre les individus qui utilisent les réseaux sociaux et ceux ne les utilisent pas pourrait être réalisée pour compléter cette étude : cela permettrait de tester l’efficacité du type de communication en question.

D’après l’auteure de l’étude, un autre constat intéressant est que, si l’on met en relation le fait que la population ciblée par le questionnaire est constituée d’étudiants universitaires en environnement et géosciences et le constat que les informations proprement scientifiques restent rares sur les réseaux sociaux d’après les étudiants interrogés (elles sont mentionnées dans 7% des réponses seulement), on peut supposer que les individus ne faisant pas partie de ces cercles sociaux sont encore moins exposés aux messages directs de scientifiques. Si l’on s’appuie sur cette conjecture, la création d’un dialogue entre les scientifiques et la population paraît compliquée. Or c’est un élément important dans l’amélioration de la confiance en la science, qui est une étape clé de la communication autour du changement climatique. L’auteure conclut qu’afin d’améliorer la portée des messages provenant de scientifiques, une collaboration plus étroite avec des groupes activistes pourrait être envisagée. Ainsi, pour l’auteure, les informations et résultats relevés au cours de ce travail de Bachelor permettent de se faire une idée de la communication sur le changement climatique sur les réseaux sociaux, mais aussi d’imaginer de nouveaux questionnements et perspectives sur ce sujet.

Un article rédigé par Anastasia Conrad

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