Un article paru dans le New York Times le 20 février 2019, intitulé « A Threat, but also an opportunity », conclut que « bien que les glaciers fondent, la Suisse y voit un potentiel de développement de la production hydroélectrique ».
La réaction de Bettina Schaefli,
professeure à l’Institut des dynamiques de la surface terrestre
Pour compléter la contribution de Stuart Lane, j’aimerais revenir sur un point : les glaciers représentent des réservoirs d’eau naturels qui ont stocké l’eau depuis des décennies et qui, aujourd’hui, nous donnent plus d’eau chaque été qu’ils n’accumulent en hiver – c’est pour cela qu’ils perdent de la masse et qu’ils sont en retrait. Cette perte de masse profite à la production hydroélectrique suisse ; sur les 30 dernières années, elle fournissait environ 3-4% de la production hydroélectrique annuelle.
Le retrait des glaciers a donc deux effets : pour le moment, ce retrait libère de l’eau, ce qui conduit chaque année à un surplus de production hydroélectrique par rapport à la production qui serait obtenue seulement de la pluie et de la neige. De l’autre côté, plus les glaciers se retirent, moins ils peuvent servir de tampon pendant les années sèches.
La question de la manière dont les deux aspects ci-dessus mettent (ou non) en péril les objectifs de la production hydroélectrique dans le cadre de la Stratégie Energétique 2050 en Suisse reste pour le moment ouverte.
La publication de la prof. Bettina Schaefli
mentionnée dans l’article du New York Times