Thèse soutenue par Pierrick Nicolet, le 9 janvier 2017, Institut des sciences de la Terre (ISTE)
Les dangers naturels peuvent avoir des conséquences dommageables pour les activités humaines en causant des pertes humaines ou ?nancières. Cette thèse de doctorat se concentre sur le risque lié aux dangers naturels, le risque étant dé?ni comme étant la combinaison entre la plausibilité d’un événement et ses conséquences négatives. Les types de dangers considérés dans ce travail sont principalement géologiques (glissements de terrain et effondrement de dolines, par exemple), même s’il est question de grêle dans un des chapitres.
La première partie de ce travail se concentre sur les analyses de risques à l’échelle locale. On considère par échelle locale un petit groupe d’objets tels que des maisons où une route.
Premièrement, dans l’idée d’améliorer l’analyse des phénomènes dangereux, le potentiel de la méthode photogrammètrique, qui consiste à extraire la position d’un objet dans l’espace à partir d’un jeu de photos, est estimée. Conjointement à cette méthode prometteuse, une discussion sur les drones, qui permettent de transporter un appareil photo et de prendre des photos utilisables pour la photogrammétrie, est présentée.
Ensuite, un outil permettant de calculer le risque à l’échelle locale est présenté. Cet outil, développé dans Microsoft Excel vise à calculer rapidement le risque en utilisant des cartes de danger établies selon les standards suisses comme donnée de base. Un aspect particulier de ce modèle est présenté dans le chapitre suivant, qui passe en revue les méthodes utilisée pour calculer la probabilité conditionnelle qu’un projectile atteigne un véhicule, en tenant compte des dimensions des deux objets.
Ensuite, des pistes de développement du modèle de risque sont présentées et concernent l’addition de multiples scénarios de risque et la prise en compte de l’incertitude dans l’analyse de risque en utilisant une simulation de Monte-Carlo.
Pour conclure cette partie, une méthode visant à prendre en compte les mesures de protection dans les cartes de danger sans perdre le degré de danger initial est présentée.
La seconde partie de ce travail présente des analyses de risque à l’échelle régionale, avec une région variant de l’échelle du canton à celle d’un (petit) pays. La première étude se concentre sur le risque induit par la dissolution du gypse sur un portefeuille de bâtiments. Un inventaire de bâtiments endommagés est établi à partir de différentes sources et des projections sont faites pour estimer le risque que prendrait l’assurance des bâtiments en assurant ce type de dommages.
Ensuite, un modèle stochastique visant à modéliser des glissements super?ciels liés à un événement de pluie intense ainsi que leur probabilité d’impact sur des bâtiments est exposé. Cette étude montre que la position des glissements est positivement corrélée avec la position des bâtiments, ce qui suggère une in?uence du bâti sur les glissements de terrain.
Cette partie se conclut sur une analyse basée sur un événement de grêle, ou une relation entre la taille maximum des grêlons observée à l’aide d’un radar pendant un événement est corrélée à la proportion de bâtiments endommagés ainsi qu’à leur taux de dommage. Le risque annuel moyen est calculé sur la base de cette relation et de données extraite d’une carte de danger existante. Des événements aléatoires sont également crées sur la base de ces données, dans le but de voir comment les coûts se répartissent dans le temps.
Malgré que les principes du calcul de risque soient relativement simples et bien établis, ce travail met en évidence la diversité des procédures et le besoin de les ajuster aux questions de recherche. De plus, ce travail montre l’importance de bons inventaires des évènements et de leur conséquences, puisque ces inventaires sont cruciaux pour effectuer une bonne analyse de risque.