Le 21 février dernier à La Grange de Dorigny de l’UNIL, 6 artistes et un chercheur de l’université se partageaient l’affiche lors d’une soirée de performances artistiques et scientifiques autour du thème de la « Fin du monde ». La sixième édition du Labo 6×15′ proposait donc à Delphine Depres, Jocelyne Rudasigwa, Alain Freudiger, Robin Michel, Thibault Walter, Chloé Delarue et à Gabriel Salerno une carte blanche de 15 minutes exactement pour offrir au public présent leur vision personnelle des effondrements.
Delphine Depres, artiste plasticienne, inaugurait la soirée avec une reprise de sa performance « doline » dont le dispositif permettait aux spectateurs de se retrouver littéralement face à un effondrement. Ce micro-collapse, écoulement inexorable de sable jusqu’à sa disparition complète, passait à l’échelle supérieure par le truchement de l’écran et du son. Le public, plongé dans une rêverie devenue hypnotique et extatique, laissait venir à lui diverses impressions ambivalentes entre fascination due au mouvement des textures et des couleurs et angoisse du futur soutenue par le travail du son.Ci-dessous, la captation vidéo est de Michel Pennec et date de 2016. La performance a eu lieu à la Cave 12 à Genève lors du Festival Akouphène. Merci à Delphine Depres pour ce partage.
Performance
« La performance ‘doline’ utilise une boite qui devient à la fois l’instrument et la scène. L’objet se focalise sur l’image et le son de l’écoulement en direct du sable, projeté sur grand écran, d’abord imperceptible puis fracassant. Une doline est un trou causé par un effondrement de la surface du sol. Elle peut être de différentes tailles et apparaître de manière progressive ou soudaine, dévorant tout ce qui se trouve au dessus. Le sable, résultat de milliers d’années d’érosion, disparait lui aussi à cause de son utilisation effrénée par les humains. Constamment en mouvement, il se caractérise par sa capacité à s’écouler, à la fois unique et multiple, gigantesque et minuscule. »