Par Jeanne Styger,
Les agriculteurs sont les gardiens de nos terres. C’est par eux que les terres seront fertiles ou qu’elles vont mourir. Mais les agriculteurs ne pourront pas être tenus seuls responsables de ce qui est en train d’arriver.
Bien des agriculteurs et agricultrices ne voient plus d’avenir. Pesticides, tassement des terres, conditions d’élevages des animaux, concurrence internationale féroce, prix dérisoires des grands distributeurs, charges administratives toujours plus lourdes, lois et règlements toujours plus contraignants…est-ce que la vie d’un(e) agricult(eur)rice doit se résumer à ça?
Alors comment changer?
Un constat: l’Agriculture bio, la permaculture, la production locale, a un rendement moindre mais demande plus de travail. Donc tout ça exige des prix bien plus élevés. Et ça relève de la responsabilité citoyenne individuelle et collective, de rendre possible une agriculture éco-responsable. L’évidence s’impose: il nous faudra payer le prix juste pour permettre aux agriculteurs de changer leurs pratiques. Ils doivent pouvoir vivre dignement de leur travail et s’affranchir des distributeurs, quand ceux-ci fixent des prix dérisoires.
Consommateurs, nous voilà avertis, parlons-en partout, et surtout agissons : Regardons les étiquettes des denrées, consommons local et de saison, PAYONS le juste prix ! Et surtout, posons-nous la question : Qu’est-ce que je désire et à quoi suis-je prêt(e) à renoncer pour y arriver, puisque tout a un prix (au sens propre et au sens figuré).
Citoyens exigeons !
Journalistes investiguez, publiez ! Scientifiques bougez-vous ! Femmes et hommes politiques intervenez, battez-vous, légiférez pour une vraie politique agraire saine et viable, afin que les agriculteurs osent le changement. Il y va de notre avenir et surtout de nos enfants, tout simplement.
Sans vouloir être suffisant, je vous remercie.
En tant qu’agriculteur, nous avons de plus en plus le sentiment, que les commentaires sur l’agriculture oublient que les gens mangent tous les jours… .évidemment tout est disponible à la COOP à la Migros, chez LIDL …… et personne ne s’intéresse à qui, les produits et à quels conditions èconomiques. Personnes!
Personne de sait qu’un blanc de poulet avait une fois des plumes, que le beurre sort d’un pis, que les tomates poussent à ras de terre, comme les fraises, que l’eau coule dans les manches des cirés à la cueillette des pommes…..
Que la diffèrence entre tuer un poussin mâle d’un jour, ou le tuer aprés 18 semaines d’engraissement avec de la lumière naturelle bien entendu ne change pas grand chose pour le poulet.
Que de produire du blé au prix mondial rend les producteurs europèens très proche des producteurs du « tiers monde ».
Et un changement ècologique durable ne se fera qu’en prenant à bras le corps tous ces problèmes.
Militant écologique et agriculteur bio depuis 40 ans arrivé à 70 ans je ne crois plus à la possibilité du changement en ècoutant et lisant les discours du « consomateur » actuel, et les discours cultivés sur l’ècologie.
Tous oublient qu’ils mangent tous les jours (si possible) et si ce n’est pas possible, ils votent contre la redistribution des richesses, ils continuent de soutenir le rendement du capital au lieu d’exiger que le travail soit payé en priorité. Ne serait-ce que pour pouvoir se nourir mieux….
Donc merci de lancer ce pavé dans la marre