Enseignante en classe d’accueil avec des enfants du secteur primaire (de 8 à 12 ans) dans le canton de Genève, Dominique Simonet Bianco a répondu à nos deux questions : Comment avez-vous connu ficellesApprendre ? Comment utilisez-vous ficellesApprendre dans votre enseignement ?
Des outils pointus linguistiquement et d’une présentation moderne et ludique
En tant qu’enfant, le français n’était pas facile pour moi. Je m’ennuyais et je trouvais cette discipline rébarbative. J’ai très souvent entendu « Mais concentre-toi !!! ». J’ai fait de mon mieux, mais plus je me concentrais, plus je me perdais dans les dédales de l’orthographe et de la grammaire française.
Est-ce pour cette raison que j’ai décidé de devenir enseignante ? Je ne le sais toujours pas. Par contre, je sais que je comprends les enfants qui ont de la difficulté dans l’apprentissage du français mieux que beaucoup d’autres personnes.
Depuis que j’ai découvert les ressources didactiques qui ont abouti à ficellesApprendre, je suis persuadée que les enfants d’aujourd’hui ont beaucoup de chance et que ces outils doivent être présentés à un maximum d’enfants et d’adultes qui veulent d’aborder le français.
Au fil des années passées au sein de l’enseignement ordinaire, je me suis petit à petit dirigée vers l’enseignement spécifique du français auprès des élèves allophones en classe d’accueil.
J’ai tout d’abord découvert le Silent Way et sa lecture en couleurs qui m’a fascinée. J’ai suivi plusieurs formations en France car cette approche différente de la langue m’a beaucoup interpellée et je me suis spécialisée sur le sujet. Un jour, au sein de notre service spécifique du français à Genève, nous avons rencontré M. Yves Erard qui nous a présenté ce qui s’appelait à l’époque seulement Phonocolor. J’ai tout de suite été subjuguée par la pertinence de ces outils qui sont très pointus sur le plan linguistique et d’une présentation beaucoup plus moderne et ludique que tout ce que je connaissais jusque là. Et c’est comme cela que la collaboration entre le DIP de Genève et l’Unil a commencé.
Depuis lors, j’entretiens une relation étroite avec l’Unil, ce qui me permet d’améliorer l’enseignement au niveau de ma classe et de développer en retour ficelleApprendre comme un trait d’union entre les deux. Et notre collaboration n’est pas près de se tarir, tellement cette méthode me correspond !
Des élèves actifs et productifs qui prennent du plaisir à apprendre
Dans ma vie, il y a la couleur, le rire, l’humour et le mouvement. Il en est de même au sein de ma classe. Tout notre environnement est coloré : nous lisons en couleurs, écrivons en couleurs, rions en couleurs et nous nous déplaçons sur des couleurs. Grâce à ficellesApprendre, mes élèves sont très performants tant en prononciation qu’en orthographe. Ils sont actifs et productifs car ils prennent du plaisir à apprendre. J’ai l’impression que les couleurs les pénètrent aussi facilement que l’arc-en-ciel apparaît dans le ciel après la pluie. Ils se donnent avec plaisir et se passent les ficelles pour avancer dans l’apprentissage de notre langue magnifique malgré ses difficultés.
Les élèves non francophones du primaire de l’école genevoise fréquentent une classe d’accueil à mi-temps. Ma classe de douze élèves au maximum est formée d’élèves totalement hétérogènes tant au niveau de leur âge qu’à celui de leur niveau de français. Des nouveaux élèves arrivent tout au long de l’année et d’autres s’en vont dès qu’ils ont atteint un niveau suffisant par rapport à leurs pairs. En règle générale, ils fréquentent la classe d’accueil durant douze mois. Cette méthode a l’avantage de ne pas avoir de programme linéaire, ce qui permet d’intégrer à tout moment un nouvel apprenant dans les diverses activités.
Comme le permettent les outils du réseau ficellesApprendre, les élèves découvrent très vite comment prononcer les sons du français en cherchant le chemin dans leur appareil phonatoire. Dans les tableaux TELL, la cohérence des couleurs choisies, de leur emplacement et de leur forme aide l’apprenant dans cet exercice.
En partant du principe que la première approche d’une langue se fait par l’oral, l’approche par ficellesApprendre est tout ce qu’il y a de plus pertinent. En même temps que nous entrons dans l’oral avec le tableau des phonèmes, nous abordons l’écriture et la lecture avec le tableau des graphies car lire et parler vont de pair. Avec mes élèves, nous n’entrons pas de front dans l’immense tableau des graphies, mais nous le construisons au fur et à mesure de nos découvertes jusqu’au moment où je les sens prêts à aborder la réalité des multiples graphies du français.
Nous abordons le vocabulaire français à partir de divers thèmes ou à travers des albums transcrits en Phonocolor. Nous avançons dans l’apprentissage et la performance de la grammaire à travers les tableaux TELL. Avec tout cela, nous créons des histoires que nous jouons ou lisons entre nous ou pour les autres élèves de l’école.
Au quotidien, je pense en couleur et ma vie toute entière est colorée.
MERCI ficellesApprendre
Dominique Simonet Bianco