Léa Bertholet

Recherche translationnelle en neurosciences psychiatriques: de l’animal modèle de schizophrénie à la détection d’une désorientation spatiale, pratique ou symbolique chez des patients

Léa Bertholet a obtenu son Master en Psychologie expérimentale à l’UNIL en 2008. Depuis, elle a travaillé en tant qu’assistante diplômée à l’Institut de psychologie et a effectué une thèse en Neurosciences sous la dir. de la Prof. Françoise Schenk au sein de l’unité de recherche sur la neuroéthologie des fonctions cognitives (Centre de Neurosciences Psychiatriques).

La modélisation, chez l’animal, de maladies psychiatriques telles que la schizophrénie repose sur différentes démarches visant à induire des perturbations cérébrales similaires à celles observées dans la maladie. Nous avons cherché à étudier chez le rat les effets d’une diminution (50%) transitoire en glutathion (GSH) durant son développement (PND 5 à PND 16) à partir de l’implication, chez des adultes, des conséquences de cette perturbation dans des mécanismes fondamentaux de traitement de l’information sensorielle. Cette thèse évalue et documente les déficits de compétences de navigation spatiale dans ce modèle.

Chez les rats ayant subi un déficit en GSH, nous avons mis en évidence des effets comportementaux à partir de l’identification de différences particulières dans des tâches d’orientation: des difficultés à élaborer une représentation globale de l’environnement dans lequel ces animaux se déplacent, difficultés compensées par une attention spécifique aux détails visuels le composant. Cette stratégie réactive compensatoire est efficace lorsque les conditions permettent un ajustement continu aux repères visuels environnementaux. Elle ne permet cependant pas des prédictions et des attentes sur ce qui devrait être rencontré et perçu dans une certaine direction, dès qu’une partie des informations visuelles familières disparaît. Il faudrait pour cela une capacité fondée sur une représentation abstraite, à distance des modalités sensorielles qui en ont permis son élaboration. Notre thèse soutient ainsi que les déficits, supposés participer à l’émergence de certains symptômes de la maladie, auraient également des conséquences sur l’élaboration de la représentation spatiale nécessaire à des capacités d’orientation effectives et symboliques.