Joëlle Darwiche

Joëlle Darwiche a été engagée à l’Institut de Psychologie comme professeure assistante en pré-titularisation conditionnelle en août 2013. Ses enseignements et ses recherches portent sur l’étude des relations et des interactions au sein de la famille dans une perspective systémique, ainsi que sur la psychothérapie d’orientation systémique.

© M.F. Arnold
© M.F. Arnold

Quel est le parcours qui vous a amenée à devenir chercheuse ?
Après mes études de psychologie, j’ai eu la chance de découvrir le métier de chercheuse dans l’équipe du Centre d’Etude de la Famille (Département de Psychiatrie du CHUV) où étaient menées des recherches passionnantes sur le développement de la communication dans la famille et sur la thérapie de couple. Mon parcours a été marqué par cette première expérience où la construction du savoir passait par les échanges entre chercheurs et cliniciens. Je définis ma trajectoire comme celle d’une chercheuse-clinicienne, avec un goût pour les questions de recherche qui ont une implication clinique d’une part, et pour les observations cliniques ouvrant sur des questions de recherche, d’autre part.

Votre domaine de recherche en une phrase ?
Etudier les dynamiques dans la famille dès les prémisses de sa constitution et comprendre comment la psychothérapie systémique permet l’évolution de ces dynamiques lorsqu’elles sont dysfonctionnelles.

Et un sujet plus précis en quelques mots ?
Explorer comment le couple fonctionne en tant que couple conjugal et coparental lors de diverses étapes du développement de la famille ; comment les thérapeutes interviennent sur le lien conjugal et sur le lien coparental, et avec quels résultats en termes d’amélioration de la vie de couple.

Pourquoi ce domaine de recherche ?
Les recherches sur les relations familiales requièrent des méthodes spécifiques puisqu’il s’agit notamment d’observer la dynamique de plusieurs individus en interaction. Ces recherches sont coûteuses en temps, et les échantillons souvent petits, mais elles ont une portée importante à la fois pour la prévention et pour le travail clinique. Elles permettent de comprendre le contexte émotionnel dans lequel se développe l’enfant d’une part, et d’explorer les possibilités d’intervention en amont ou en aval des troubles relationnels qui peuvent survenir dans une famille d’autre part. Il est important finalement de situer ces observations dans le contexte social et culturel plus large pour explorer leurs significations.

Pourquoi être chercheur à la Faculté des SSP de l’UNIL ?
La Faculté des SSP et l’UNIL en général encouragent la collaboration entre chercheurs de différentes disciplines et horizons. Cette dynamique de créativité et d’échanges m’est précieuse pour le développement de projets de recherche. Mener des travaux au sein de cette Faculté, c’est pouvoir développer à la fois des questions liées à la clinique des couples et des familles, mais aussi s’interroger sur le développement de la famille dans la population générale.

Qu’attendez-vous de vos recherches ?
Qu’elles puissent attirer l’attention sur les dynamiques de couple et leurs répercussions sur l’enfant dès les tout débuts d’une famille, au moment du projet d’enfant et de la grossesse. Qu’elles puissent également permettre le développement de nouveaux outils et modèles d’intervention pour le travail auprès des familles, en particulier pour prévenir le développement de troubles chez l’enfant.

Quelles difficultés éprouvez-vous dans le travail de recherche ?
Le travail de recherche est un plaisir, mais il n’est pas toujours aisé de trouver les heures suffisantes parmi les différentes tâches qui reviennent à l’enseignant-chercheur pour tâtonner, explorer, se tromper, découvrir …

Quels sont les talents cachés qui vous aident à surmonter ces difficultés ?
« Avoir en tête un poème à chanter » (proverbe libanais), ou, en d’autres termes, être profondément convaincue qu’il s’agit de faire son possible pour préserver ce temps et ce plaisir de la recherche.

Qui serez-vous dans 10 ans ?
Je souhaite avoir pu d’ici là transmettre aux étudiants et doctorants l’intérêt pour ces domaines de recherche, avoir pu construire de nouvelles questions de recherche à leur contact et, pour le reste, je préfère que demain soit un mystère …